On les appelle les travailleurs détachés, des étrangers souvent, employés le plus souvent comme ouvriers du batiment. Ils sont de plus en plus victimes d'abus : salaires non payés, contrats de travail inexistants. Deux d'entre eux poursuivent leur employeur devant les prudhommes.
La France, l’Allemagne et la Belgique regroupent environ la moitié des 1,9 million de travailleurs détachés. Ils étaient 400 000 en France en 2014. Selon les données de la Commission européenne, dans quelques secteurs et certains Etats membres, les travailleurs détachés gagnent jusqu’à 50 % de moins que les locaux.
Jusqu’à présent, une directive de 1996 n’imposait qu’une seule chose : les travailleurs détachés devaient toucher au moins le salaire minimum du pays d’accueil. Désormais, ils devraient aussi pouvoir prétendre au 13e mois, aux primes de Noël ou d’ancienneté si elles existent dans le secteur ou la branche qui les emploient. Pour les plus chanceux car nombre d'entre eux est encore confronté à des entreprises sans scrupules qui mettent la clef sous la porte sans leur verser les salaires dûs.
A Poitiers, nous avons rencontré deux d'entre eux qui ont décidé d'aller devant la justice, le tribunal des prudhommes pour récupérer plusieurs mois de salaires : leur patron a disparu dans la nature. Le délibéré sera rendu le 1er juin prochain.
Reportage de Marie-Noëlle Missud, Pascal Epée et Philippe Ritaine.
Mais pour les maitres d'oeuvres, il est souvent très difficile de contrôler ces entreprises sous traitantes... .
C'est l'enquete proposée par Marie-Noelle Missud/ Pascal Epee