Après avoir opté un premier temps pour la stratégie du silence, Cécile Bourgeon a finalement longuement pris la parole jeudi matin avant de terminer par reconnaitre que Fiona avait été frappée le mardi précédant sa mort.
C'est en larmes que Cécile Bourgeon a fini par admettre que Fiona avait été frappée dans les jours qui ont précédé sa mort. « Ça s'est passé le mardi... le mercredi, on lui a mis le bandeau... le jeudi et le vendredi, ça allait mieux », a-t-elle raconté devant la Cour d'assises du Puy-de-Dôme. « Je m'en veux... je me l'ai pas assez serrée dans mes bras... je m'en veux de ne pas avoir dit je t'aime à Fiona ». Confessions sincères ou nouveau revirement après le coup de théâtre de la veille quand elle assurait à la cour qu'elle avait menti en disant que Berkane Makhlouf avait frappé sa fille, qu'elle l'avait « accablé parce qu'il m'avait accablée », seule l'intéressée le sait.
Quelques minutes avant ce long monologue qui a vu Cécile Bourgeon parler avec émotion, pour la première fois, de ses filles, du bonheur qu'avait Fiona à l'idée d'avoir un petit frère, elle avait pourtant fait le choix de se taire pour éviter d'avoir à répondre aux questions de Me Mohamed Khanifar, l'avocat de Berkane Makhlouf. Un contrat avec le silence vite rompu par les questions de Me Marie Grimaud, avocate d'une des parties civiles.
Alors que Berkane Makhlouf suggérait que son ancienne compagne « pétait les plombs », répétant que, pour lui, « les enfants, c'est sacré », qu'il acceptait la prison « parce qu'on a menti, parce qu'on a enterré Fiona mais pas parce que j'ai frappé les enfants », l'avocate s'est tournée vers l'autre accusée du box. « Mme Bourgeon, vous entendez ce qui est en train de se passer. C'est vous ! », tente-t-elle alors de la faire réagir. « C'est vous le bourreau de la famille ? ». Cécile Bourgeon a fini par retrouver la parole et parlé pour la première fois depuis le début de ce procès... comme une mère.
Depuis, les deux accusés se renvoient la balle sur la responsabilité des coups portés. Le ton monte parfois dans le box. Le pacte de non agression qui semblait avoir cours parait fragilisé à la veille du verdict. Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf risquent 30 années de réclusion criminelle pour violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner, sur mineur de moins de 15 ans, en réunion, par ascendant ou personne ayant autorité.