Une centaine de Roms, dont une vingtaine d'enfants, ont été expulsés jeudi matin d'un campement dans les quartiers nord de Marseille, selon la préfecture des Bouches-du-Rhône.
Quelque 50 policiers ont procédé, dès 08H00, à l'évacuation de ce camp, composé de baraquements et de caravanes sur deux terrains du 13e arrondissement de la ville, l'un appartenant à une société d'économie mixte et l'autre au conseil général des Bouches-du-Rhône, a précisé la préfecture.
Cette expulsion intervient après deux décisions de justice rendues le 21 mars et le 30 juillet, leur donnant "quatre mois pour partir", a ajouté la même source, précisant que le camp était en cours de destruction. "Une majorité de ces personnes sont éligibles à l'aide au retour", a précisé la préfecture, ajoutant que des fonctionnaires de l'Office français pour l'immigration et l'intégration étaient passés "à plusieurs reprises" pour leur signifier l'évacuation et leur proposer cette aide.
"Entre la parole et les actes, il y a un grand écart", a rétorqué la représentante de l'Association Rencontre Tsiganes Roms, Caroline Godard. Cette militante, présente sur place, estime que les modalités de la circulaire interministérielle "relative à l'anticipation et à l'accompagnement des opérations d'évacuation des campements illicites" du 29 août, qui préconise "la concertation avec les associations avant toute expulsion", n'ont pas été appliquées. Même indignation pour la représentante de la Ligue des droits de l'Homme des Bouches-du-Rhône, Anik Chaillé-Grelle, qui déplore que "les bulldozers soient de nouveau en action".
"Les engagements (du gouvernement) n'ont pas été tenus", a déclaré cette militante également présente sur place. Par ailleurs, la préfecture et les associations ont indiqué que 11 Roms, qui résidaient dans d'autres campements, devaient retourner jeudi dans leur pays d'origine dans le cadre de procédures d'aide au retour.