A Fréjus, les détenus aussi ont le droit à leurs Jeux

Après les Jeux paralympiques, les jeux pénitentiaires. Jusqu'à vendredi, sur la base nature de Fréjus des détenus ainsi que les personnels des 12 établissements pénitentaires de PACA et Corse s'affrontent en cyclisme, basket ou course.

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C'est la première fois qu'ont lieu de tels "Jeux pénitentiaires", fédérant plusieurs établissements: douze prisons sur les quinze de PACA-Corse répondent présentes au côté de la maison d'arrêt de Fresnes en région parisienne.

Jusqu'à vendredi, une centaine de détenus, associés au même nombre de personnels pénitentiaires (magistrats, éducateurs, membres du Spip, etc.), concourront dans 18 disciplines, du marathon au cyclisme en passant par la pétanque, "culture marseillaise oblige", note le directeur interrégional des services pénitentiaires, Philippe Peyron, lors de la cérémonie d'ouverture.

Reportage Gallou Ingrid, Dequidt Alexandre et Schmid Katharina :


Maillots bleus, rouges, orange ou noirs, chaque établissement défend fièrement ses couleurs. "C'est nous qu'on est les plus!", se réjouit un dossard orange d'Avignon-Le Pontet (Vaucluse). Clin d'oeil de son copain, rigolard: "Mais nous, on joue qu'aux boules!"

L'essentiel, souligne Jean-Paul Bouttier, ravi que cette "idée folle" ait pu se concrétiser en "pleine année olympique", c'est que cette compétition se déroule "hors les murs, dans les conditions de la vie réelle". Cela "nous rappelle que notre mission est de favoriser le retour de notre public dans la vie sociale".

Permission d'un jour


Petit bémol tout de même: la plupart des participants n'ont obtenu du juge d'application des peines qu'une permission de sortie d'une seule journée. Un peu court pour développer la cohésion et l'esprit d'équipe.

"Ils sont quand même enfermés 20 heures sur 24, alors quand ils sortent pour faire du sport, ils sont très motivés", témoigne David Barrois, professeur de sport à la maison d'arrêt de Nice. Toutefois, nuance-t-il, l'entraînement reste difficile "avec les petits moyens qu'on a". Ainsi de la préparation à la course: les détenus sont condamnés à faire "le tourniquet, quand ils n'ont qu'une cour de 110 mètres de circonférence".

"On est trop nombreux", acquiesce Mohamed. "Une promenade de 15 mètres sur 30 quand on est 95 dehors, c'est un peu léger." Mais lui-même le reconnaît: "pour moi l'important, c'est de participer. Si je gagne, c'est la cerise sur le gâteau."

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