La justice a ordonné mercredi, à la demande notamment de la ville, l'expulsion d'environ 200 Roms à Marseille, dont une centaine installés dans le quartier de la Madrague-Ville, près d'une unité d'hébergement
d'urgence.
Selon l'ordonnance de référé portant sur la Madrague dont l'AFP a obtenu copie, le tribunal de grande instance a estimé l'expulsion "justifiée puisqu'elle permet de mettre fin à un trouble manifestement illicite".
"Si le droit à l'hébergement d'urgence a bien été consacré comme une liberté fondamentale par les juridictions administratives et que, de ce fait, il appartient aux autorités de l'Etat de mettre en oeuvre ce droit reconnu par la loi à toute personne en situation de détresse (...) force est de constater que la Ville de Marseille et la société SOFILO (propriétaires des parcelles occupées, ndlr) ne sont pas juridiquement débitrices de ce droit au logement", relève le tribunal.
Deuxième expulsion dans le 14e arrondissement
Dans une autre décision rendue mercredi, la justice a ordonné l'expulsion de 46 Roms et de leurs proches installés boulevard de Plombières, dans le 14e arrondissement de Marseille, rejetant une demande de délai.
La semaine dernière, le TGI d'Aix-en-Provence avait accordé un répit de trois mois à 200 Roms occupant un terrain privé de Velaux (Bouches-du-Rhône), dont le propriétaire avait demandé l'expulsion, selon la représentante de l'association Rencontres Tsiganes, Caroline Godard.
Depuis l'été, les évacuations de campements illégaux se succèdent en France, où sont accueillis environ 15.000 Roms selon les associations. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, soumis à de nouvelles critiques de défenseurs des droits de l'Homme, a campé mardi sur sa ligne de "fermeté", à la veille d'une visite officielle ce mercredi en Roumanie.