Entre 300 et 600 personnes ont manifesté hier mercredi à Monaco pour défendre les retraites. Le conseil national (Parlement monegasque) doit enteriner une réforme du régime des retraites le 26 septembre.
Rentrée sociale animée à Monaco. A l’appel des syndicats, plusieurs centaines de salariés ont manifesté hier après-midi devant les caisses sociales de la Principauté. Ils réclament l'abandon du projet de loi sur les retraites actuellement examiné par le conseil national et qui doit être entérinée le 26 septembre par le Conseil national (Parlement).
Fin juin, entre 1.000 et 1.500 salariés du privé avaient bruyamment manifesté dans les rues de Monaco pour défendre leur système de retraites. Les manifestants étaient essentiellement des travailleurs transfrontaliers français, qui font doubler chaque jour la population de la principauté monégasque. Cette fois, l'Union des syndicats de Monaco avait appelé à débrayer et à se masser à 14H00 devant le siège des caisses sociales de retraite. La manifestation a duré un peu plus d'une heure.
Le système de retraite actuel à Monaco.
Reportage Ingrid Gallou et Eric Jacquet
La réforme au coeur du conflit est destinée à préserver le régime des retraites jusqu'en 2050. Elle prévoit une augmentation des cotisations patronales et salariales, ainsi qu'une modification de la méthode d'attribution des points de retraite (qui seront plus difficiles à obtenir).Le Conseil national a négocié le texte de la réforme avec le gouvernement pour parvenir à un consensus avant le vote parlementaire du 26 septembre. Les élus monégasques ont notamment obtenu pour cette réforme une clause de revoyure de sept ans au maximum, ainsi que le principe d'une retraite minimale pour les "très petits" salaires.
Le président du Conseil national, Jean-François Robillon, affirme que des études "très complexes montrent une évolution inquiétante", mettant en péril le système. L'Union des syndicats de Monaco n'est pourtant guère convaincue et dénonce "des dispositions particulièrement pénalisantes pour les travailleurs". "Quand on a 1,2 milliard de bas de laine, je ne vois pas pourquoi on a besoin d'une réforme", s'insurge le porte-parole de l'USM, Christophe Glasser. "On va mener une campagne jusqu'au bout, on va faire du bruit", assure-t-il.
Dans un communiqué, le gouvernement monégasque a préféré se réjouir de "la faible mobilisation" de mercredi qui signifie selon lui "que la grande majorité des salariés et des retraités a compris la nécessité de cette réforme juste et mesurée". Le gouvernement assure que même après la réforme, le régime des retraites monégasque "demeurera l'un des plus favorables en Europe tant pour l'âge de départ à la retraite dès 60 ans, que pour le montant des pensions versées qui demeurera supérieur de 25 à 75% à celui du régime français, à carrière et salaire équivalents."