C'est la journée mondiale d'Alzheimer. Une maladie devenue un enjeu de santé publique. Dans les Alpes-Maritimes, elle toucherait aujourd'hui plus de 15 000 personnes. Des opérations de sensibilisation sont organisées dans le département.
La maladie d'Alzheimer touche une femme sur quatre et un homme sur cinq à partir de 85 ans. Et les structures qui prennent en charge ces malades manquent cruellement. Pourtant relayer les familles même quelques heures permet d'apporter un véritable réconfort. Certaines structures font de l'accueil de jour pour soulager les familles et tenter de retarder l'évolution de la maladie.
Avec Alzheimer, il y a la souffrance des malades bien sûr, mais il faut évoquer aussi leur entourage. Famille, amis, ceux que l'on appelle les Aidants. Pour eux qui ne sont pas préparés à gérer cette lourde pathologie, c'est souvent l'enfer. Ils peuvent être soutenus par des associations.
Témoignage de Louis, qui assiste son épouse, malade d'Alzheimer :
Un jardin des senteurs pour replonger dans un univers de bien être à Nice
Reportage de Chantal Fazi et Richard de Silvestro
Demain à 11h30 notre émission "La voix est libre" est consacrée à la maladie d'Alzheimer
L'état des recherches
Plus de cent ans après sa première description, la maladie d'Alzheimer, qui dévaste les fonctions intellectuelles de plus en plus de gens dans le monde, reste un des défis les plus ardus à relever pour la recherche médicale. La science fait de petits progrès contre cette maladie incurable, dont le nombre de victimes augmente avec le vieillissement des populations.Revers et embûches jalonnent cette recherche qui demeure pourtant très active. Dans cette bataille, les "plaques" séniles ou dépôts de peptides bêta-amyloïdes, caractéristiques de la maladie, représentent la principale cible des stratégies thérapeutiques en cours. Ces stratégies viennent de se heurter à l'échec d'essais thérapeutiques en phase finale ("phase 3") au point de soulever des interrogations, parmi certains investisseurs et scientifiques, sur la pertinence de continuer à miser sur cette voie.
Pour autant, faut-il jeter aux orties cette stratégie bêta-amyloïde contre laquelle d'autres molécules, des anticorps (immunisation passive), des "vaccins" (immunisation active), sont à l'étude? "On intervient peut-être à un stade trop avancé de la maladie" pour obtenir des effets cliniques, avance Luc Buée (Inserm France). Quand les premiers signes se manifestent, la maladie évolue déjà depuis 15 voire 20 ans, soulignent en effet les spécialistes.
Cependant, tout n'est pas négatif pour Reisa Sperling (Boston, Etats-Unis), qui a dirigé l'un des essais avec le bapineuzumab chez des sujets prédisposés à la maladie: les patients traités avaient une amélioration des images cérébrales au PET scan avec moins de dépôts amyloïdes et une baisse du niveau de la protéine tau-phospho, marque des lésions neuronales, dans le liquide prélevé par ponction lombaire.
La dégénérescence neurofibrillaire, autre trait de la maladie, avec pour cible la protéine tau anormale ("phosphorilée") qui s'accumule dans les neurones et propage leur destruction, fait partie des pistes explorées.
D'autres équipes se penchent sur les phénomènes d'inflammation ou s'intéressent à des facteurs de croissance neuroprotecteurs. Le champ est vaste tant la maladie conserve bien des mystères.
(avec AFP)