Le suivi réalisé sur la rivière de la Nartuby (entre Draguignan et La Motte) dans le Var, montre une teneur moyenne en PCB supérieure à la limite admise sur plusieurs spécimens de l’anguille. L'interdiction de consommation a donc été confirmé lundi par le Préfet du Var.
L'arrêté prend effet pour trois semaines, en attendant des analyses complémentaires.
Les PCB (Polychlorobiphéniles) sont des polluants organiques (plus connus sous le nom de « pyralènes ») parmi lesquels certains ont des propriétés voisines des dioxines. Bien qu’interdits en France depuis 1987, ils sont d’une grande stabilité physique et chimique, persistent dans l'environnement et s'accumulent dans les sédiments et dans la chaîne alimentaire. Des analyses réalisées dans les rivières et fleuves français depuis 2005 ont montré la présence de PCB dans les poissons.
Du PCB dans les anguilles
Le suivi ainsi réalisé sur la rivière de la Nartuby (au niveau de la commune de La Motte) montre une teneur moyenne en PCB supérieure à la limite admise sur plusieurs spécimens de l’anguille laquelle constitue une espèce très fortement bio-accumulatrice pour ces produits. Par ailleurs, les données sur les autres espèces faiblement bio-accumulatrices (poissons de « pleine eau ») sur ce bassin sont inexistantes.La toxicité des PCB est essentiellement liée à leur accumulation dans l'organisme au cours du temps. Par ailleurs, la pêche sans consommation, la baignade et les sports nautiques ne présentent aucun risque sanitaire pour l’homme.
Au titre du principe de précaution, il est interdit, à titre temporaire, de consommer toutes les espèces de poissons pêchés dans les cours d’eau du bassin versant de la Nartuby ainsi que dans les plans d’eau qu’ils alimentent, sur la totalité de son linéaire. La pratique de la pêche de loisir y reste cependant autorisée.
Les recommandations
Enfin, au titre des recommandations, la Préfecture du Var rappele que :- une recommandation de non consommation des anguilles pêchées dans le Caramy [sur le linéaire de ce cours d’eau et de ses affluents en amont du barrage de Carcès (lac y compris)] a été prise et est toujours d’actualité ;
- D’une façon plus générale, selon l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (avis du 10 novembre 2011), et en dehors des zones touchées par une contamination, les fréquences de consommation maximale de poissons d’eau douce fortement bio-accumulateurs (anguilles, barbeau, brème, carpe et silure) de PCB sans risque pour l’homme sur le long terme sont les suivantes,
o une fois tous les deux mois, pour les femmes en âge de procréer, enceintes ou allaitantes ainsi que les enfants de moins de 3 ans, les fillettes, et les adolescentes ;
o Deux fois par mois, pour le reste de la population.