L'une des tables les plus célèbres de Saint-Tropez a été repris par l'homme d'affaires Thierry Bourdoncle, un Auvergnat à la tête d'une vingtaine d'établissements parisiens.
Installées face à la mer et aux yachts de la jet-set mondiale, les tables rouges de Sénéquier sont un poste d'observation imprenable en été pour qui veut voir déambuler le tout Saint-Tropez, et l'endroit où il faut être vu. Y trouver une place aux heures de pointe relève de l'exploit.
Brigitte Bardot l'avait rendu célèbre au milieu des années 50 en s'y attablant régulièrement lors du tournage de "Et Dieu créa la femme". Matisse et Picasso et plus récemment, Karl Lagerfeld, Kate Moss, Vanessa Paradis, mais aussi l'ancien président de la République, Jacques Chirac, y ont été vus, contribuant année après année à asseoir sa notoriété.
Thierry Bourdoncle, l'acquereur du café Sénéquier, est un quadragénaire discret, voire secret, à l'image d'autres "Auvergnats de Paris". Il a confirmé avoir racheté l'établissement mythique de la cité varoise qu'il a qualifié d'"objet de collection", "un de ces cafés qui a fait la réputation du café à la française".
Invention du nougat mou
Thierry Bourdoncle n'a pas précisé comment il comptait développer ce pilier de la vie tropézienne, exploité depuis sa création il y a 125 ans par la famille. L'histoire commence en 1887, année où Marie et Martin Sénéquier, lui pâtissier à Cogolin et elle tropézienne pure souche, ouvrent leur première boutique.C'est à cette époque que naît le célèbre nougat mou qui sera la marque de fabrique de la maison et dont la recette se transmettra de génération en génération jusqu'à aujourd'hui.
3.500 clients quotidiens
Dans les années 30, la seconde génération Sénéquier s'installe sur le port en ouvrant le célèbre café, adossé à la pâtisserie, et sa terrasse. Mais la guerre vient stopper l'expansion.En 1944, les lieux sont totalement dévastés par les bombardements allemands avant de rouvrir, à l'identique, en 1951 sous l'impulsion de la 3ème génération Sénéquier.
Coté village, la boulangerie des débuts, Place aux herbes, existe toujours. Coté port, quelque 3.500 clients quotidiens s'attablent autour des 188 places de la grande terrasse rouge et des 70 sièges à l'intérieur.