Pour son grand retour avec le XV de France, l'ouvreur Frédéric Michalak a été le point d'ancrage de son équipe lors du succès sur l'Australie, solide en défense, détonateur des attaques française et buteur infaillible.
Le joueur du RC Toulon n'avait plus débuté un match avec le maillot bleu sur le sol français depuis la déroute face à l'Argentine du match pour la 3e place de la Coupe du monde 2007. Son retour au Stade de France, où il avait connu sa première sélection onze ans plus tôt jour pour jour, a été brillant.
"Michalak ! Michalak !" ont scandé les 65.000 spectateurs de l'enceinte dyonisienne à la 55e minute, alors qu'il venait d'offrir à Fofana le deuxième essai français après une chevauchée de plus de 30 mètres au coeur de la défense australienne.
Il avait déjà bluffé le stade par son activité, présent pour mener les rapides montées défensives, distiller quelques "tampons" et mettre sous pression la charnière adverse. Il n'a pas baissé le pied pour arrêter en position de dernier défenseur Radike Samo qui fonçait à l'essai (67e).
Son jeu au pied a également soulagé le XV de France, privé de ballon et acculé dans son camp durant la première demi-heure. Et sa botte (12 points au but, un drop) a permis de capitaliser sur la domination de la mêlée française.
Quand le XV de France a mis la main sur le ballon en deuxième période, il a parfaitement géré l'animation, balayant les doutes sur sa titularisation au poste d'ouvreur --au détriment de François Trinh-Duc-- alors qu'il évolue essentiellement à la mêlée dans son club de Toulon.
Propulsé nouveau prodige du rugby français il y a onze ans mais très souvent critiqué depuis pour son irrégularité, celui qui clamait il y a quelques jours avoir trouvé sérénité et maturité lors de son récent exil en Afrique du Sud a fait étalage de ses progrès. Et reconquis le coeur des supporters bleus.