L'entraîneur de tennis a rejeté lors de la 1ère journée devant les assises du Rhône les accusations de viols, il y a plus de 20 ans, de 2 pensionnaires mineures, concédant seulement une "grosse erreur".
"J'ai failli à mon rôle d'enseignant, je me suis laissé aller à une situation que j'ai eu du mal à maîtriser, car Stéphanie Carrouget disait qu'elle était amoureuse de moi et le montrait", a déclaré le septuagénaire moustachu aux cheveux blancs.
Seules deux jeunes femmes, Stéphanie Carrouget et Karine Pomares, 36 ans chacune, sont parties civiles dans ce procès. Toutes les autres plaintes, dont celle d'Isabelle Demongeot, ancienne n°2 du tennis français, sont prescrites.
"J'ai fait une grosse erreur, je n'ai pas géré la situation, j'ai eu le tort d'accepter
qu'elle vienne montrer ses sentiments", s'est borné à dire au sujet de Stéphanie
Carrouget cette figure du tennis français, qui entraînait ces adolescentes au tennis-club des Marres, à Saint-Tropez (Var) où elles étaient pensionnaires.
Pressé d'être plus explicite, il raconte qu'alors qu'il était dans sa chambre pour l'aider à ses devoirs, la fillette de 12 ans s'était "assise nue sur ses genoux".
"Je l'ai repoussée et dit qu'il fallait arrêter et ça s'est arrêté là. Je n'ai pas abusé d'elle", affirme-t-il en contradiction avec ses déclarations aux enquêteurs devant qui il avait reconnu des "caresses et des attouchements".
Il dit également n'avoir "jamais eu aucun geste déplacé" avec Karine Pomares, qui l'accuse de l'avoir violée à l'âge de 14 ans, en 1990.
Camaret a par ailleurs qualifié de "mensonges monstrueux" les accusations des
anciennes joueuses, qui se sont manifestées après le dépôt de plainte d'Isabelle
Demongeot en 2005, l'accusant elles-aussi de viols.
Avec elle, il reconnaît toutefois une "aventure de trois ans librement consentie".
Isabelle Demongeot est arrivée discrètement, vêtue de noir et la mine défaite.
Devant témoigner aujourd'hui, elle n'a pu assister aux débats hier.
"Je pense que beaucoup mentent et ont pris le train en marche", déclare l'accusé qui met cette "haine extraordinaire" sur le compte des "espoirs ratés" de joueuses n'ayant pu atteindre un "très haut niveau".
Son ex-femme et ses deux enfants ont tous déclaré à la barre qu'ils ne croyaient
pas aux accusations.
Sa soeur, Anne de Camaret, qui a travaillé et vécu au tennis-club des Marres de
1982 à 1987, a accusé Isabelle Demongeot "la petite fille chérie de Saint-Tropez", d'avoir agi par "insatisfaction", parce qu'elle était "aigrie" et "n'avait plus
les résultats qu'elle espérait avoir".
"Cette affaire, c'est un ramassis de situations de personnes insatisfaites dans leur progression, je n'ai jamais rien vu", affirme celle qui donnait des cours de stretching aux adolescentes.
Dans l'après-midi, le lieutenant de gendarmerie Jean-Marc Delfaud, directeur de
l'enquête, a déclaré que nombre de victimes retrouvées par les enquêteurs "ne se connaissaient pas", écartant ainsi "toute cabale et concertation frauduleuse".
Il a souligné que l'accusé n'avait exercé aucune "violence" sur ses victimes, mais une "contrainte psychique dans un vase clos".
De son côté, l'expert psychologue Noëlle Magaud Vouland a décrit un homme "d'une intelligence supérieure", qui se "présente presque comme une victime de ces jeunes femmes".
"Il ne parle pas de complot mais d'une rivalité entre Demongeot, n°1 du tennis pendant sept ans, supplantée par Nathalie Tauziat", pour justifier les accusations, a-t-elle dit.