Désormais Marseillais après un long bail à Bordeaux ponctué d'un titre de champion de France, le Haut-Garonnais Elie Baup revient dimanche en Gironde où il a passé six saisons et où l'OM ne s'est plus imposé depuis 35 ans.
L'OM un rêve pour Elie Baup
"C'est un peu comme un frère, on formait une équipe dans le staff. On partageait plein de trucs, même en dehors du foot, et on a eu des résultats": Eric Bédouet, actuel préparateur physique des Girondins de Bordeaux, n'a rien oublié de ses années au côté de Baup, dont il était l'adjoint. "Elie a toujours rêvé d'entraîner cette équipe-là (Marseille)", a encore révélé à l'AFP Eric Bédouet. "Quand il était à Bordeaux, il en parlait. Il a exaucé un petit peu tout ce qu'il voulait faire".Le parcours d'Elie Baup
Après avoir été limogé de Saint-Etienne, Baup, arrivé en 1997 à Bordeaux comme adjoint de Guy Stéphan, lui succède en décembre de la même année et conduit l'équipe à la 5e place en championnat.Champion de France en 1999, il remporte ensuite la Coupe de la Ligue en 2002 avant d'être évincé la saison suivante. Après un nouveau passage chez les Verts, puis à Toulouse et à Nantes, l'entraîneur à la casquette, sans club, devient consultant pour la télévision avant de succéder l'été dernier à Didier Deschamps à la tête de l'OM.
Tache difficile à Bordeaux pour l'OM
Engagé dans un nouveau défi, Baup sait que la tâche sera difficile, dimanche (21h00) lors de la 13e journée, d'autant que l'OM qui ne s'est plus imposé à Bordeaux depuis 1977 (2-1) sera privé de ses trois attaquants Gignac et Rémy, blessés et Jordan Ayew, suspendu."35 ans, c'est beaucoup mais cette année toutes les statistiques sont chamboulées avec notre équipe qui pour la première fois a remporté ses six premiers matches. Je souhaite qu'on continue à changer les statistiques, elles sont faites pour cela", a déclaré Baup vendredi.
Co-leader de la L1, mais avec une seule victoire lors des cinq dernières journées (2-0 à Ajaccio), Marseille va être confronté à une équipe 6e au classement, à seulement deux points du PSG et de l'OM, qui reste sur une large victoire (4-0) à Lorient. L'OM devra aussi digérer ses deux fins de match ratées, où contre Mönchengladbach (2-2) comme contre Nice (2-2), les Olympiens, qui menaient, ont laissé revenir un adversaire à leur portée.
Vigilance et concentration
"La saison dernière en L1, il y a 24% des buts qui ont été inscrits dans le dernier quart d'heure, c'est donc un moment déterminant, dans les deux sens, et ça continue cette saison", a souligné Baup qui en appelle à "plus de vigilance et de concentration".S'il y est déjà retourné avec d'autres clubs et même si la rupture avec son président Jean-Louis Triaud avait été orageuse, le technicien marseillais qui y a passé "un long bail" n'a gardé de Bordeaux "que de bons souvenirs, surtout à la lumière de
ce qui se passe dans le football d'aujourd'hui où l'on connaît la durée de vie des entraîneurs...".
Quant à son seul titre de champion, "c'est toujours très beau et important dans une carrière d'entraîneur. D'autant qu'il y avait aussi eu la manière car c'est primordial de gagner mais si c'est en jouant bien c'est encore mieux. Et tout était réuni à l'époque".
Le dernier hommage, et pas le moindre, vient de son successeur actuel au Haillan, Francis Gillot: "Ce qu'il fait (à Marseille), c'est bien car ce n'était pas évident de relever l'équipe. C'était plus facile de rebooster une équipe revancharde, mais il fallait le faire, car l'année dernière, ils étaient très très mal".