Un mouvement de grève intersyndical touche France Télévisions aujourd'hui. L'ensemble des personnels grévistes de France 3 entendent ainsi protester contre le plan d'économies et l'avenir des locales d'information en région.
L'édition locale de Toulon et les journaux régionaux de Nice et Marseille ne devrait pas être diffusés, tout comme les journaux régionaux et locaux dans les différentes stations du pôle sud est. Au total, à la station de Marseille, plus de 41% des journalistes sont en grève, ainsi que près de 33% du personnel technique et administratif (PTA).
Les raisons de la Grève
La CGT, la CFDT, FO et le SNJ, principaux syndicats représentés à France télévisions ont appelé à une grève de 24 heures ce mardi, jour d'un Comité Central d'Entreprise extraordinaire où Rémy Pflimlin s'exprimera sur sa stratégie(financement, évolution des effectifs, périmètre des missions du service public de France Télévisions).
"Savoir que notre PDG a rencontré l'autorité de tutelle la veille ça galvanise les troupes", a estimé auprès de l'AFP Antoine Chuzeville, secrétaire adjoint du
comité central d'entreprise de France Télévisions.
"C'est le premier mouvement de grève intersyndical depuis l'arrivée de Pflimlin. Pour nous, c'est déjà bien même si c'est difficile de savoir quelle va être l'ampleur. Les retours que l'on a des antennes régionales, du siège et de l'outre-mer sont plutôt bons", a-t-il ajouté.
Outre le flou entourant la stratégie, les syndicats dénoncent une "gestion défaillante" et une mise en oeuvre "calamiteuse" de l'entreprise unique, initiée en 2010.
Autre source d'inquiétude, le plan de départ volontaire à venir qui va toucher jusqu'à 1.000 salariés, soit 10% des effectifs, mais sur lequel la direction ne
"communique pas", selon M. Chuzeville. Le flou autour de la stratégie de la chaîne régionale France 3 pèse aussi, alors que des plans d'économies prévoient des suppressions temporaires ou définitives d'éditions locales d'information.
Le contexte
Le PDG du groupe, Rémy Pflimlin, et la ministre de la Communication, Aurélie Filippetti, se sont rencontrés lundi 17 décembre. La réunion a porté notamment sur "la stratégie d'ensemble" du groupe, selon la rue de Valois.
Il s'agissait de la première rencontre de fond entre les deux responsables depuis le début des négociations sur le nouveau contrat d'objectifs et de moyens du groupe audiovisuel public (France 2, France 3, France 4, France 5, France ô, 1ère), qui vont se prolonger jusqu'à "fin janvier".
"La discussion a porté sur la stratégie d'ensemble de France Télévisions. A la fois sur les missions des différentes chaînes, et sur les grandes orientations en matière de programmes", indique le ministère de la Culture.
"Ont notamment été abordées, la question de l'évolution de France 3 et sa mission de proximité, mais aussi celle du positionement de France 4 et de France O dans le paysage audiovisuel".
Aurélie Filippetti et Rémy Pflimlin ont par ailleurs "évoqué la politique de création audiovisuelle et cinématographique à l'ère du numérique, ainsi que la question de la place dans le service public des programmes pour les enfants".
Cette rencontre intervenait six jours après les déclarations fermes de la ministre à l'encontre de Rémy Pflimlin, qu'elle a sommé de lui présenter un "plan stratégique avec des missions de service public".
"La ministre a témoigné une nouvelle fois au président de France Télévisions de sa confiance et lui a redit son attachement à l'indépendance de la télévision publique", a cependant souligné le ministère
Une baisse de budget de 85 millions d'euros
France Télévisions et le ministère de la Communication négocient depuis septembre un avenant au Contrat d'objectifs et de moyens (COM) pour le groupe audiovisuel public, qui sera confronté en 2013 à une baisse de son budget de 85 millions par rapport à 2012.
Informations sur les raisons de la grève publiées sur le site France 3 Languedoc Roussillon par Laurence Creusot