Le pédopsychiatre Marcel Rufo, favorable au réaménagement des rythmes scolaires au nom du "retour à l'enfant", se dit "sidéré" par la réaction des enseignants opposés au projet de réforme du gouvernement, dans une interview à La Provence de jeudi.
Sur les enfants :
"Tous les chronobiologistes vous le diront: pour les enfants les plus en difficulté, la répétition du temps de travail vaut mieux qu'une rupture en milieu de semaine. On dit toujours qu'on a 15% de troubles de scolarité à l'entrée en 6e: c'est une conséquence directe du rythme actuel!"."Je trouve que donner aux enfants des capacités extrascolaires, à condition que les mairies en aient les moyens et la volonté, c'est essentiel. Le problème c'est que dès qu'on touche au corporatisme des enseignants et aux petits conforts des parents, le drame est en route".
"Ce que je prône, c'est le retour à l'enfant".
Sur les enseignants :
Marcel Rufo admire les enseignants, "sans eux je n'aurais jamais fait ce que j'ai fait". "Et à l'hôpital Salvador de Marseille, leur apport est fondamental". Mais il "ne comprend pas leur réaction". "Est-ce que l'Education nationale est faite pour les parents, pour les enseignants, ou pour les élèves? (...) Comment ne pas essayer d'expérimenter avant de s'opposer? C'est curieux comme attitude... J'avoue avoir été très surpris, voire sidéré, des réactions du corps enseignant".
Sur le ministre :
"Peillon a tout à fait raison! Il s'appuie sur des recherches effectuées bien avant son arrivée et dont personne ne tient compte".
"Mettons en place la réforme et évaluons la."
L'appel lancé à Jean-Claude Gaudin
Le maire de Marseille n'appliquera pas le réforme à la rentrée 2013 faute de moyens. Contacté par téléphone, Marcel Rufo, insiste sur le fait que "c'est au maire de trouver les moyens en priorisant". "Je suis prêt à travailler avec lui pour créer un aménagement extra-scolaire à Marseille". "Avec Marseille comme Capitale européenne de la culture, les activités ne doivent pas manquer !". "Mettons-nous autour d'une table".