La commission d'enquête parlementaire chargée d'examiner les conditions de la reprise du Groupe Hersant Médias (GHM), devrait être en place au cours du mois, a indiqué mardi son instigateur, le député PS des Bouches-du-Rhône Patrick Mennucci.
La résolution visant à cette installation doit être remise mardi en fin de journée au président du groupe PS à l'Assemblée Bruno Le Roux, et la commission "dans le mois de février doit être constituée", a dit le parlementaire marseillais à l'AFP, tandis que l'on apprenait l'ouverture en parallèle par le parquet de Paris d'une enquête préliminaire pour abus de biens sociaux présumés dans la gestion de GHM.
Cette préliminaire "confirme ce que je pense", a dit M. Mennucci: "Il y a des vérifications à faire pour s'assurer que le Groupe Hersant Médias était bien dans la situation de ne pas pouvoir payer ses remboursements bancaires".
L'enquête de la justice, ouverte à la suite d'un signalement du ministre Arnaud Montebourg, vise notamment des flux financiers suspects qui auraient permis au groupe de presse, au bord de la liquidation fin 2012, d'abonder les comptes du golf Robert-Hersant de Nantilly (Eure-et-Loir).
La commision parlementaire, elle, doit se pencher sur les conditions de cession de GHM à Bernard Tapie associé à la famille Hersant. Selon M. Mennucci, elle souhaite remonter à la question des emprunts réalisés en 2007 ("comment ils ont été faits
sans qu'il y ait eu de garanties"), et s'intéresser aussi à la Comareg, achetée par GHM et tombée en faillite au bout de deux ans.
Sur les conditions de la cession de GHM, la commission souhaite comprendre "pourquoi le tribunal de commerce de Paris a changé de mandataire", pourquoi les journaux n'ont pas été cédés séparément alors qu'ils ont individuellement plus de valeur,
et aussi étudier les conditions d'information des autres repreneurs potentiels, a encore dit M. Mennucci.
Bernard Tapie et la famille Hersant ont repris les journaux du pôle sud de GHM (La Provence, Nice-Matin, Var-Matin et Corse-Matin), après avoir offert à 50/50 une cinquantaine de millions d'euros pour racheter les créances de GHM auprès des banques et ainsi apurer une dette évaluée à 215 millions d'euros.