L'information a été dévoilée par le quotidien Aujourd'hui en France. Depuis plusieurs mois, un juge d'instruction de Draguignan suivait attentivement les mouvements d'un jet privé qui multipliait les mouvements entre le petit aéroport de la Môle (Saint-Tropez) et Punta Cana, à Saint-Domingue.
Le trafic aurait pu durer un bon moment encore sans la perspicacité des enquêteurs. Depuis plusieurs mois, ils suivaient, avec beaucoup d'intérêt, un Falcon 50 qui avait ses habitudes, sur le petit et champêtre aéroport de La Môle. Cet aéroport est utilisé, en grande partie, par des personnalités, VIP, industriels, membres de la jet-set qui viennent dans le Golfe de Saint-Tropez.
Il faut croire que ce Falcon n'était pas tout-à-fait comme les autres, puisqu'il éveilla les soupçons des policiers et d'un juge d'instruction de Draguignan. Du côté de Saint-Domingue, l'appareil était également minutieusement suivi par des policiers infiltrés et des agents de la DEA, l'agence américaine antidrogue.
Tout le travail d'investigation a fini par porter ses fruits. 4 Français ont été arrêtés à Punta Cana. A bord du Falcon loué : 700 kg de cocaïne. Un vaste réseau international est en passe d'être démantelé.
Des voyages minutieusement préparés :
Il est techniquement impossible de rallier d'une seule traite, le Var depuis les Caraïbes, à bord d'un Falcon 50. Qu'à cela ne tienne, les trafiquants faisaient escale sur un petit et, lui aussi, discret aéroport de l'île des Açores. Et ils se gardaient bien de se poser sur l'aéroport international de Nice, extrêmement fréquenté et surveillé.
Côté dominicain, pas de problèmes. Ils avaient corrompu une trentaine de policiers et de militaires, dont certains officiers, tous aujourd'hui sous les verrous.
Affaire loin d'être bouclée...
Les policiers ont saisi 700 kg de cocaïne, répartis dans 26 valises. Mais les 4 Français, aujourd'hui incarcérés dans les geôles dominicaines, détenaient de très fortes sommes d'argent; des milliers d'euros et de la monnaie roumaine, ce qui pourrait laisser supposer des ramifications en Europe de l'Est.
L'enquête va se poursuivre avec de nouvelles investigations menées par la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille et l'Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants.