La principauté de Monaco a officiellement lancé un appel à candidatures pour son projet d'extension territoriale de 6 hectares gagnés sur la mer, dont la première étape sera la construction d'une immense "dalle" sous-marine d'un coût d'un milliard d'euros, a détaillé le gouvernement.
L'équation est compliquée pour un Etat très à l'étroit dans ses 2 km2 : construire de nouveaux logements de luxe pour attirer une clientèle internationale fortunée et préserver l'environnement marin défendu dans ses discours par le souverain Albert II de Monaco.
Délimitation d' une surface d'une dizaine d'hectares avec immeubles
Sur une carte du littoral monégasque, le gouvernement a délimité une surface d'une dizaine d'hectares où pourra se loger le nouveau quartier, face actuellement à un jardin japonais et à la salle de spectacles et de congrès "Grimaldi Forum".
A seulement 20 mètres à droite de l'extension projetée, démarre la réserve marine du Larvotto, fierté de la principauté avec sa riche biodiversité, ses posidonies, ses grandes nacres et ses mérous bruns.
A 40 mètres de l'autre côté, se situe le "tombant des Spélugues", avec ses cavernes sous-marines où s'épanouit le corail.
Entre ces deux univers protégés doit surgir dans une dizaine d'années un nouveau quartier d'immeubles de 6 à 10 étages, comprenant logements de grand luxe, parkings enterrés, commerces, bureaux et une marina d'une quarantaine d'anneaux.
Travaux importants
Au préalable, le constructeur retenu devra préparer à 20 mètres de fond un socle pouvant soutenir toutes ces constructions, pour un coût estimé à un milliard d'euros.
Différentes techniques sont possibles, comme le remblaiement avec de la terre ou la pose de caissons flottants acheminés par la mer puis immergés (solution qui pourrait être privilégiée car elle est moins violente pour l'environnement marin).
En échange de cet investissement colossal, l'opérateur disposera de droits à construire, même s'il devra notamment rétrocéder à l'Etat certaines surfaces bâties ou non bâties.
Les dossiers peuvent être déposés jusqu'au 23 juillet
Dix postulants maximum seront sélectionnés, puis trois après des auditions. Le premier de la liste disposera de 12 mois de négociations avec l'Etat pour finaliser son offre globale. Le projet d'extension pourrait ainsi voir le jour vers 2024.
"La protection de l'environnement" figure en bonne place dans l'appel public, qui parle aussi "d'éco-quartier" et de la réalisation "d'études d'impact". Les candidats devront aussi pouvoir avancer de sérieuses garanties financières.