Procès PIP: le cri d'alarme de l'avocat des victimes sud-américaines

Les plaidoiries des parties civiles se sont poursuivies dans le procès de l'affaire des implants PIP à Marseille, un avocat de victimes sud-américaines a dénoncé "la situation catastrophique" de ses clientes, dont "la plupart portent encore des prothèses frauduleuses PIP", faute de moyens.

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"Les victimes étrangères (sud-américaines, ndlr) ne sont pas dans la même situation que les victimes françaises, elles ne bénéficient d'aucune possibilité d'indemnisation et se retrouvent dans une situation assez catastrophique", a dit Me Arié Alimi, avocat d'une centaine de victimes vénézuéliennes. "Elles ne peuvent pas se faire explanter leurs prothèses", faute de moyens. "La plupart de mes clientes portent encore ces prothèses frauduleuses PIP", a-t-il ajouté devant le tribunal correctionnel, réclamant pour chacune de ses clientes 5.000 euros de dommages pour préjudice moral. Selon lui, "les victimes vénézuéliennes ont eu des difficultés à obtenir les pièces permettant d'établir leur préjudice" car "beaucoup ont acheté des prothèses en dehors du marché légal, et ont utilisé une facturation avec des espèces". Il précise toutefois avoir "collecté des pièces qui permettront de chiffrer (ce) préjudice". "Ce procès n'amènera rien pour mes clientes, si ce n'est leur reconnaissance de qualité de victime, mais ce qu'elles veulent aujourd'hui, c'est pouvoir payer un chirurgien pour enlever ces prothèses et éventuellement mettre d'autres prothèses conformes", a-t-il encore dit.

Comme d'autres confrères avant lui, Me Alimi a regretté que le certificateur des prothèses, TÜV, mais aussi l'Agence des produits de santé (ex-Afssaps) aient pu se constituer parties civiles, les accusant de "grave négligence". "Si votre tribunal considère que la société TÜV et l'Afssaps sont parties civiles, nous aurons beaucoup de mal à obtenir une indemnisation", a-t-il dit. Me Alimi a également fustigé "un système européen et français au libéralisme outrancier", qui a permis aux prothèses PIP d'"être vendues dans le monde entier sans a priori de contrôles". 

Les plaidoiries des parties civiles ont débuté il y a une semaine et devaient s'achever mardi après-midi, dans ce procès aux plus de 6.300 plaignantes prévu pour durer jusqu'au 17 mai. Mardi, le tribunal devait entendre le conseil de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM, ex-Afssaps), dont les inspecteurs avaient découvert le silicone frauduleux en mars 2010 dans l'usine varoise. Il entendra aussi le conseil de TÜV, Me Olivier Gutkès. Me Philippe Courtois plaidera le dernier, pour la principale association de porteuses. Jugés pour tromperie aggravée et escroquerie, le fondateur de PIP Jean-Claude Mas et quatre anciens cadres encourent cinq ans de prison. Les réquisitions sont prévues le 14 mai. Toute porteuse peut se constituer partie civile d'ici là.

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