Du 18 mai au 18 août 2013, Anne Van der Stegen va proposer une promenade originale mettant en lumière des tatoués amoureux de Marseille. Les murs du quartier Samatan dans le 7e arrondissement, vont être recouverts de photographies de tatouages relatifs à Marseille.
En cherchant un thème de photographie pour Marseille 2013, Anne Van der Stegen, s'est rappelé Marius, un jeune homme qui avait un tatouage de la Bonne Mère sur le torse (photo ci-dessous). Pendant 2 ans, elle a cherché des modèles en parcourant les clubs de supporters de l'OM, les tatoueurs et les réseaux sociaux. "Petit à petit jʼai tiré les fils et réussi à faire aboutir cette série de portraits. Tous les modèles que jʼai contactés ont volontiers accepté et se sont sentis valorisés dʼêtre, ainsi, représentatifs de lʼidentité et de la culture de la ville".
Le Tatouage: appartenance et reconnaissance
Anne Van der Stegen explique que, "bien au-delà de la mode pour parer les corps, les tatouages marquent un désir dʼappartenance à un groupe, une tribu, un quartier, une ville. Dans une ville où lʼon entend « fier dʼêtre Marseillais » , « ma religion cʼest LʼOM » ou « avec la bonne mère tatouée je ne peux pas être mieux protégé », ils illustrent parfaitement le sentiment dʼêtre «de Marseille avant dʼêtre quoi que ce soit dʼautre»" avec La Bonne mère, le blason de la ville ou le sigle de l'OM. L'oeil d'Anne Van der Stegen s'est focalisé sur les dessins. Aucun visage n'est montré. "Jʼai souhaité dépersonnaliser mes mages afin de centrer le tatouage comme sujet principal et également, pour tenir compte de lʼanonymat souhaité par certains dʼentre eux", explique Anne Van der Stegen.Paroles de tatoués
Stéphane, tatoueur, tattoo 104 et tatoué :
"Mon tatouage est la Vierge de La Garde. Lorsqu'on est croyant, d'origine italienne, et Marseillais de souche, il est normal de se faire tatouer la bonne mère, c'est notre icône à nous, tout un symbole, on dit quʼelle veille sur la ville et ses habitants. Les vrais passionnés de tatouage se font tatouer des éléments importants de leur vie, un peu comme sʼils les exorcisaient. Pour les autres c'est devenu un phénomène de mode. Bientôt pour sortir du lot il faudra avoir la peau vierge".
Réno, tatoueur et tatoué à Aubagne
"Je pense que lʼ on se fait tatouer pour se sentir unique, pour ne pas être comme le voisin. Mais aussi pour se dépasser pour pousser ses propres limites, se sentir vivant, se souvenir de cet instant. Je me suis fais tatouer «Marseille» sur le ventre car cʼest là mon centre de gravité tout comme ma ville. En général les gens se font tatouer leurs villes leurs quartiers pour ne pas oublier dʼoù ils viennent et surtout pour montrer aux autres dʼ où ils sont".
Qui est Anne Van der Stegen ?
Lyonnaise d’origine, la photographe Anne Van Der Stegen vit à Marseille depuis 1995. Depuis 20 ans, Anne Van der Stegen réalise des reportages et des illustrations diffusés pour la presse magazine, en France et à lʼétranger. Sa mission photographique auprès des victimes de mines antipersonnel en Thaïlande, pour Handicap International, a été exposée en 2000 dans de nombreuses villes en Europe, notamment à la galerie de la Comédie de Genève, lors de la deuxième conférence mondiale des états contre lʼinterdiction des mines antipersonnel. Son travail sur la frontière Irlandaise “entre 2 frontières” a été exposé en janvier 2005 à la galerie de la Fnac des halles à Paris, et en novembre 2008 dans le cadre du mois de la photo à la cité internationale des arts à Paris. Ce travail a été publié dans le livre «Europe Echelle 27» aux éditions trans photographic press. Elle a continué ce reportage sur la réconciliation et la paix entre les 2 communautés pendant plusieurs années. (Travail sur l'Irlande d'Anne Van der Stegen).
Sa série sur la mode des adolescents, «habits dʼécole» a été sélectionné pour le prix de la meilleure photo de lʼannée dans la catégorie portrait en 2011. Après avoir été membre pendant de nombreuses années de lʼagence de photographie Editing, elle a rejoint depuis 2009 lʼassociation de photographes Divergence images.