Marseille est entré dans l'histoire le 26 mai 1993 à Munich en battant l'AC Milan (1-0) en finale de la Ligue des champions, un triomphe que le club célèbre dimanche en présence des héros.
Même si quelques semaines plus tard éclatait le plus grand scandale de corruption du football hexagonal, avec l'affaire VA-OM, qui allait précipiter la chute de son président Bernard Tapie et conduire l'OM à la 2e division, nul n'enlèvera à l'OM ce sacre, le seul à ce jour d'un club français dans la plus prestigieuse compétition européenne de clubs.
Le programme du dimanche 26 mai 3013
Vingt ans plus tard jour pour jour, une partie des héros de Munich, dont le buteur Basile Boli mais aussi Abedi Pelé, Franck Sauzée, Bernard Casoni, Jocelyn Angloma ou encore Jean-Marc Ferreri prendront place au stade Vélodrome, où un immense feu d'artifice sera tiré à l'issue de Marseille-Reims, match de la 38e et dernière journée de championnat. Didier Deschamps, Fabien Barthez et Eric Di Méco ne pourront être présents. Bernard Tapie, désormais patron du quotidien marseillais La Provence, a également été invité par le président Vincent Labrune. Sa fille Sophie Tapie, qui a participé récemment à un télé-crochet musical, interprétera "We are the Champions", du groupe anglais Queen.Retour sur ce 26 mai 1993
"Deux ans avant, sur le papier on avait peut-être une plus belle équipe, mais en 1993 j'avais 11 joueurs qui étaient prêts à mourir les uns pour les autres", raconte Bernard Tapie. Michel Aliaga reveient dans le reportage ci-dessous, sur ce jour de gloire pour le football marseillais.
Le déroulement du match
En ce début de rencontre, alors que l'ancien Marseillais Jean-Pierre Papin s'impatientesur le banc italien, le jeune (21 ans alors) Fabien Barthez réalise "des miracles" face à Rijkaard et Massaro, se souvient Bernard Casoni, capitaine en début de saison mais lui aussi remplaçant. Blessé à un genou depuis plusieurs semaines, le défenseur central Basile Boli souffre et demande à son entraîneur Raymond Goethals de sortir. Mais Tapie s'y oppose. Il ne sait pas encore que Boli inscrira l'unique but à la 44e minute, reprenant
de la tête un corner d'Abedi Pelé.
A la mi-temps, l'entraîneur italien Fabio Capello envoie s'échauffer Papin, qui entre à la 55e minute. Les minutes paraissent alors des heures. Jocelyn Angloma quitte ses partenaires, victime d'une fracture tibia-péroné qui ne l'empêchera pas de faire la fête après la victoire, grâce à une attelle de fortune et bourré d'antalgiques.
Une victoire entrée dans l'histoire
Au coup de sifflet final, Franck Sauzée comme Eric Di Meco sont en pleurs. Lecapitaine Didier Deschamps soulève la coupe devant 25.000 supporteurs marseillais
ivres de bonheur. "C'était un moment de libération", témoigne Casoni, pour qui ce succès "fait partie des victoires, comme celle de Limoges en basket ou de Vitrolles en handball la
même année, qui ont fait prendre conscience aux sportifs français qu'on était capable
de gagner". Pour Jean-Philippe Durand, entré à l'heure de jeu, aujourd'hui chargé du recrutement à l'OM, "cette victoire a décomplexé le football français et a été à l'origine du sacre des Bleus en Coupe du monde en 1998". La fête devrait se poursuivre début juillet par un concert gratuit en ville, probablement de Manu Chao, "pour que tout le monde puisse participer à la célébration des 20 ans de la victoire et fêter la bonne saison de nos joueurs", a annoncé M. Labrune. Avant que l'OM ne retrouve sa chère Ligue des champions dès la saison prochaine, grâce à sa 2e place en championnat.