Les candidats à la reprise de Kem One, l'ex-pôle vinylique
d'Arkema dont une partie est en redressement judiciaire depuis mars, ont obtenu un "délai supplémentaire" pour formaliser une offre, a-t-on appris lundi de la préfecture du Rhône.
La date-butoir était en principe fixée au lundi 9 septembre, 17h00, après avoir été reportée
de deux mois en juillet par le tribunal de commerce de Lyon. La préfecture n'a pas précisé si une nouvelle date avait été fixée par l'administrateur judiciaire, qui n'a pas pu être joint par l'AFP.
"Le jugement du tribunal de commerce est toujours prévu le 26 septembre. Les négociations se poursuivent avec un engagement actif du ministre" du Redressement productif Arnaud Montebourg, a précisé la préfecture.
Selon une source syndicale à Kem One, un des points d'achoppement pour la finalisation des projets de reprise porte sur les dettes de Kem One, estimées à 170 millions d'euros, envers ses principaux créanciers, notamment Arkema et Total. Le 26 septembre, le tribunal de commerce devra choisir ou non un repreneur, si des offres sont bien finalisées d'ici là. Deux noms de repreneurs américains circulent: le fonds d'investissement Sun Capital Partners et le groupement d'industriels Open Gate Capital, qui ont été reçus la semaine dernière au ministère du Redressement productif.
Le premier syndicat du personnel, la CGT, a de son côté remis lundi après-midi son propre projet de "solution industrielle" à l'administrateur judiciaire, en présence du secrétaire général de la Confédération Thierry Lepaon.
"La CGT a pris ses responsabilités. Nous espérons que notre offre puisse être étudiée comme les autres et nous allons nous battre pour cela", a indiqué à sa sortie M. Lepaon. "Nous avons déjà le soutien des élus. J'ai rencontré la semaine dernière Arnaud Montebourg et Jean-Marc Ayrault, ils ont maintenant les cartes en main"
Un comité central d'entreprise doit se tenir mardi après-midi à Saint-Fons (Rhône). Par ailleurs, une centaine de salariés de Kem One ont organisé mardi en milieu de journée à Lyon une manifestation silencieuse, en dehors des organisations syndicales, pour défendre leurs emplois. Environ 1.300 salariés sont concernés par la procédure de redressement ouverte le 27 mars, ceux de la branche amont de Kem One (production de PVC), sur les sites de Saint-Fons, Lavera et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), Balan (Ain) et Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence).
Ci-dessus le reportage de Farid Haroud, Valérie Benais et Grégoire Cutzach du 9 septembre 2013 à Lyon.