Monaco est prêt à entamer début 2014 des négociations avec Bruxelles en vue de conclure un accord de partenariat avec l'Union européenne,
mais sans sacrifier "les spécificités" de la principauté, a indiqué le chef de son gouvernement, Michel Roger.
"Nous sommes désireux, pour le développement de notre économie, d'approfondir les relations avec l'Union européenne", a déclaré M. Roger à la presse au cours d'une visite à Bruxelles. "Nous n'envisageons pas une intégration dans l'UE ni même dans l'Espace économique européen. La signature d'un accord de partenariat particulier avec l'UE est le scénario qui a notre préférence", a ajouté le ministre d'Etat.
Des discussions préparatoires ont été entamées ces derniers mois et Monaco espère que les négociations avec la Commission seront lancées début 2014. Elles sont menées avec deux autres "micro-Etats" européens dans la même situation, Andorre et San Marin.
Pour la principauté, l'intégration sans cesse plus poussée de la France, avec laquelle elle est très liée, dans l'UE "soulève quelques difficultés économiques", notamment pour son industrie pharmaceutique, fer de lance de sa croissance, pour les sociétés de transports, ainsi que pour l'installation des Monégasques dans les autres pays européens, a expliqué M. Roger. "Les accords avec la France ne suffisent plus. Il faut s'attendre à ce que les problèmes augmentent au fur et à mesure du renforcement de l'intégration européenne", selon lui.
Les négociations vont notamment porter sur la coopération entre les autorités fiscales et les échanges d'informations, un sujet sensible pour Monaco comme pour les autres petits Etats européens où la fiscalité est avantageuse.
"La discussion ne peut se faire au prix du sacrifice des spécificités de Monaco", a prévenu M. Roger, en citant le principe de la liberté d'installation dans la
principauté. Monaco a lancé ce mois-ci une campagne de communication à Bruxelles afin de promouvoir "sa singularité en Europe": "nous avons plus d'emplois que d'habitants -50.000 pour 37.000- et la création nette d'emplois s'élève à 1.000 par mois", a souligné Gilles Tonelli, l'ambassadeur à Bruxelles.