Il arrive deux heures en retard chez le juge ce 3 juin 2013. Jean-Noël Guérini va être mis en examen entre autres pour "association de malfaiteurs". C'est la deuxième fois. L'élu dit au juge Duchaine : "Je m'interroge pour savoir combien de fois vous allez me reprocher ce délit".
Le président du conseil général des Bouches-du-Rhône se rend à sa convocation chez le juge le 3 juin dernier pour sa troisième mise en examen. Lors de ce rendez-vous, seul Jean-Noël Guérini va parler, aucune question n'est posée par le juge Duchaine. L'élu évoque une prescription médicale qui lui impose le repos pendant deux mois, dont le juge a fait fi en le convoquant :
J'observe que vous prenez la liberté d'interpréter des documents médicaux qui me concerne et que vous ne partagez pas le diagnostic du professeur Bonnet (chef de service des maladies coronariennes à l'hôpital de la Timone)" qui (...) avait prescrit un repos durant au moins deux mois. Face à l'insistance que vous manifestez de me voir, assis dans votre cabinet, je commets donc l'imprudence médicale de venir jusqu'à vous. J'espère que je pourrai me défendre"
Une prescription médicale qui ne l'avait pas empêché de se rendre au Sénat, quelques jours avant cette convocation, pour discuter du projet de métropole avec la ministre en charge du dossier.
Ce jour-là, le 3 juin, Jean-Noël Guérini va être mis en examen pour "association de malfaiteurs en vue de la commission de délits de trafic d'influence, de corruption et de détournement de fonds publics". Le dossier concerne notamment le financement par le conseil général d'un projet immobilier sur le technopôle de l'Arbois et un projet de construction d'une maison de retraite à La Ciotat.
Je m'interroge sur le point de savoir combien de fois vous allez me reprocher ce délit que ce ne soit l'expression qui paraît vous plaire un subterfuge procédural pour donner plus de crédit aux suspicions que vous dirigez contre moi en ma qualité de président du CG13"
L'élu socialiste va ensuite critiquer la vision du juge :
Je suis effaré comme je vous l'ai indiqué que vous puissiez prendre la liberté d'analyser ou de critiquer l'intérêt politique que peut rechercher un homme public exerçant la fonction de président d'un conseil général et appartenant à une parti politique d'audience nationale."
Ce 3 juin, Jean-Noël Guérini sera mis en examen également pour trafic d'influence et favoritisme (atteinte à la liberté d'accès et à l'égalité des candidats dans les marchés publics). Pour ces faits, le président du conseil général des Bouches-du-Rhône encourt au maximum dix ans de prison.