L'institutrice du petit Khoren, retrouvé pendu accidentellement alors qu'il avait été exclu de sa classe à Arles, s'est expliquée, mardi, devant le tribunal correctionnel de Tarascon sur la punition "anormalement longue" infligée à son élève.
"Je ne pense pas que je sois responsable de la mort de Khoren", a déclaré à la barre en préambule, d'une voix à peine audible et tout de noir vêtue, Agnès Maulard-Lelong. Un peu plus tard, à une question du procureur qui lui demandait si elle se sentait "moralement responsable", elle a répondu "oui", avant de se tourner vers les parents et de leur dire qu'elle était "désolée".
Le président du tribunal correctionnel a longuement interrogé l'enseignante sur le "temps inhabituellement long" de la punition qui, selon des inspecteurs de l'Education nationale entendus pendant l'enquête, ne correspond pas à la "période d'isolement momentané" auquel une punition doit correspondre. "Je ne suis pas restée 45 minutes sans le voir (...) des élèves sortaient lui parler", a expliqué l'institutrice, tandis que le magistrat la questionnait aussi sur son refus de réintégrer Khoren, qui, au bout d'une demi-heure, avait demandé à rentrer. "Je ne veux plus te voir", lui avait-elle dit, selon des propos rapportés par une dizaine d'élèves. Selon ces témoignages de camarades, Mme Lelong avait puni le jeune garçon en lui disant: "En classe les écoliers travaillent, tu n'as pas un comportement d'écolier, tu ne travailles pas, va avec les manteaux". Pour la mère de l'enfant, Laure Grimaldi, c'est cette phrase qui a déclenché l'accident. "Plutôt que subir une humiliation, il a voulu s'en sortir par une pirouette", s'accrochant ainsi avec son vêtement.