Un commandant de marine devant le tribunal après le suicide d'un sous-officier

Le 15 juin 2010, le second maître Sébastien Wancke est retrouvé pendu à bord de la frégate "La Fayette". Demain,  Lundi 18 novembre, Eric Delepoule, commandant du navire, comparaît devant le tribunal correctionnel de Marseille "pour harcèlement moral" . 

Le 15 juin 2010, le second maître Sébastien Wancke est retrouvé pendu à bord de la frégate "La Fayette". Demain,  Lundi 18 novembre, Eric Delepoule, commandant du navire, comparaît devant le tribunal correctionnel de Marseille "pour harcèlement moral" .

Le second maître Sébastien Wancke, était en charge du carré du commandant de la frégate. Aujourd'hui l'avocat de la famille Wancke Maitre Jean-Jacques Rinck souligne

Il était son larbin...il faisait son lit, nettoyait ses chiottes, repassait ses vêtements. Il devait également organiser la préparation des repas et le service du commandant, matin, midi et soir, et faire face à ses demandes d'enfants capricieux  


Selon les membres de l'équipage entendus pendant l'instruction, le commandant était notoirement connu pour être éxécrable, pour considérer l'équipage comme son petit personnel et distribuer tellement de punitions et si abusivement que la chaîne de commandement  sous ses ordres ne les appliquait pas toujours. Le médecin de bord évoquera, lors de son audition , un gradé se prenant pour Dieu à bord.

Sébastien Wancke était de par sa mission un intime du commandant , il était, toujours selon Maitre Jean-Jacques Rinck aux premières loges pour recevoir les brimades, La compagne de la victime rajoute aux enquêteurs qui l'auditionnent

même à quai le commandant l'obligeait régulièrement à rester à bord en dehors des heures de service, les soirs et weekends pour servir les nombreux repas organisés au profit de ses amis


Face à l'exceptionnelle quasi-unanimité des témoignages sur ce "bateau de l'enfer", le commandant est resté, lors de ses auditions, droit dans ses bottes, contestant tout harcèlement, niant avoir émis des critiques constantes et quotidiennes à l'égard de la victime et affirmant n'avoir jamais eu connaissance de l'atmosphère déplorable à bord.

Mais pour le magistrat instructeur

il était manifeste que le défunt était à bout, physiquement comme nerveusement, du fait de l'accumulation de toute ce qu'il avait subi depuis un an et demi . Le coup de grâce final est venu de la notation de mai-juin 2010 qui a probablement été le déclencheur du passage à l'acte


Quelques jours avant de se suicider le second maître avait reçu son évaluation. Si la note était correcte, l'appréciation littérale l'était moins, fustigeant son absence d'investissement et le décrivant comme un maître d'hôtel désabusé.

Pour Me Rincke, ce procès de harcèlement est "atypique". De part le lieu de travail, une frégate furtive, qui est un véritable sous-marin de surface, complètement clos, et aussi parce que cette procédure est sortie . Dans la marine, "généralement, on lave son linge-sale en famille". Maître Pierre-André Watchi-Fournier, l'avocat de M. Delepoule , qui risque deux ans de prison et 30.000 euros d'amende  n'a jamais répondu aux sollicitations des journalistes de l'AFP.


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