Contre le racisme : Marseille classée 50e

Une enquête menée par le Conseil Représentatif des Associations Noires classe Marseille bonne dernière 30 ans après la marche contre le racisme...

Société
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Le think tank "République et diversité" et le Conseil Représentatif des Associations Noires (Cran), tous deux présidés par Louis-Georges Tin, ont adressé aux 50 plus grandes villes de France un questionnaire pour évaluer leurs actions concrètes en matière de lutte contre le racisme.

Les questions posées

- combien d'adjoints sont-ils issus de la diversité ?
- La mairie finance-t-elle des associations antiracistes ?
- Prend-elle en compte le bilan des entreprises en la matière quand elle attribue des marchés publics ?
En recoupant leurs réponses avec des visites de terrain, des recherches et des échanges avec les associations, un jury - composé de membres des deux organisations, mais aussi du sociologue Eric Fassin et de l'historien François Durpaire -  a attribué une note à chaque ville, sur une échelle de un à cent puis un A, B, C... sur le modèle des agences de notation.

4/10: note moyenne des grandes villes pour leur action antiraciste

Les notes vont de 10 ou G (Marseille) à 79 ou A (Villeurbanne) avec une moyenne de 42,26/100.

A Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, ils sont bons partout

parce qu'ils ont une approche extrêmement transversale avec des actions dans le domaine de la culture, du sport, de l'économie, de l'action sociale, etc." relève Louis-Georges Tin.

A l'inverse, Marseille est une ville multiculturelle et la mairie communique là-dessus mais ne fait rien de concret"

 

Marseille est dans l'incantation, dans la gouaille."

Pour Adrien Rogissart, directeur de République et diversité, c'est d'ailleurs le problème de la lutte antiraciste: "on reste très souvent dans la posture morale, dans l'invocation des valeurs républicaines, mais concrètement, il n'y a pas grand-chose de fait en matière de politique publique".

Une dimension politique

Le baromètre a aussi une dimension politique, puisqu'il place en haut du palmarès neuf villes dirigées par un maire de gauche (PS, EELV, PC) tandis que huit sur les dix dernières sont à droite...
"Nous sommes suffisamment combatifs contre le gouvernement, qui ne fait rien de concret contre le racisme, pour qu'on ne remette pas en cause notre indépendance", déclare M. Tin pour balayer toute accusation d'instrumentalisation.

Les villes du sud en bas du tableau

Les résultats de l'enquête fait apparaître "une sous-performance" de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur qui place quatre villes dans les dix dernières du tableau : Aix-en-Provence 49ième position, Toulon en 45ième et Avignon 43ième position.

Cette étude vise notamment à fournir des outils aux élus. A cet effet, un guide des bonnes pratiques devrait être présenté le 8 janvier lors d'un colloque à Paris.
D'ores et déjà, le Cran et "République et diversité" soulignent que, pour réussir en la matière, il faut un "plan d'action" porté par le maire lui-même, la nomination d'un adjoint en charge de la lutte contre les discriminations et un dialogue constructif avec les associations de terrain.
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