Après deux jours d'ultimes rebondissements, le tribunal de commerce de Lyon a validé vendredi le projet de reprise du groupe chimique Kem One par l'industriel français Alain de Krassny, associé à la société d'investissements OpenGate Capital.
L'offre portée par Alain de Krassny, associé à la société d'investissements OpenGate Capital, les deux derniers candidats à la reprise de l'entreprise, a donc été retenue par le Tribunal pour la poursuite de l'activité", indique la société Kem One dans un communiqué.
Seule l'offre de M. de Krasny était sur la table vendredi matin à l'ouverture de l'ultime audience du tribunal qui avait mis sa décision en délibéré à 17h. L'autre candidat, le fonds d'investissement américain OpenGate, s'était retiré jeudi. Un retrait de pure forme toutefois car OpenGate sera associé à M. de Krassny au capital et dans la gestion du groupe chimique.
"Les salariés nous font confiance, on a réussi à les convaincre", s'est réjoui M. de Krassny, un ancien cadre de Rhône-Poulenc qui avait racheté en 1997 l'entreprise autrichienne Donau Chemie. "On arrivera à garantir leurs emplois, à développer la société. Pour moi, c'est
l'essentiel", a déclaré l'industriel qui, en marge de l'audience, s'est entretenu de façon informelle avec des salariés de Balan (Ain) et Saint-Fons (Rhône). "C'est une nouvelle phase pour Kem One qui va dès à présent disposer de tous les atouts pour continuer à se développer dans la filière vinylique", s'est félicitée la direction.
Kem One SAS comprend les sites de l'activité amont en France : 1300 personnes réparties sur le Siège Social (Lyon) et 7 sites industriels : Balan (Ain), Saint-Fons (Rhône), Saint-Auban (Alpes de Haute-Provence), Berre, Fos-sur-Mer et Lavéra (Bouches du Rhône), Vauvert (Gard). Kem One est né à l'été 2012 de la vente par Arkema de son pôle vinylique au financier américain Gary Klesch, pour un euro. Le groupe emploie 2.600 personnes dans le monde, dont 1.780 en France, principalement en Rhône-Alpes et en Paca, pour un chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros. Seules les activités amont (chlorochimie et production de PVC) ont été placées en redressement judiciaire. Gary Klesch s'est cependant engagé à céder l'aval (fabrication de tubes et profilés en PVC) pour un euro au repreneur.
Interview de Me Sapin sur le caractère exceptionnel de cette affaire Kem One. De la revente par Arkema, au fiasco du financier Gary Klesch. Inreview de Valérie Benais et Jean-Eric Gay