Mme Joissains-Masini, entendue par la brigade financière de la police judiciaire de Marseille, sur commission rogatoire d'un juge d'instruction aixois, pour trafic d'influence et détournement de fonds publics, est ressortie libre hier en fin de journée. Elle accuse.
"Si je n'ai pas été mise en examen, c'est qu'il y a des raisons. Je suis victime d'un montage politique, on a essayé de tuer une personnalité politique à trois mois des municipales!"
Le premier magistrat d'Aix-en-Provence a rejeté en bloc les soupçons d'emplois fictifs ou de complaisance, remarquant d'abord qu'ils étaient fondés sur "une lettre anonyme" et les déclarations de son ancien directeur général des services qu'elle avait licencié "notamment parce qu'il avait réussi à faire voter une délibération de la CPA prenant en charge son loyer de 3000 euros".
Dans cette affaire, plusieurs personnes ont déjà été entendues et deux perquisitions ont eu lieu ces derniers mois dans les locaux de l'hôtel de ville et de la Communauté du Pays d'Aix (CPA), qu'elle préside. Dans la ligne de mire des enquêteurs, le statut du directeur des services de la CPA, la promotion de son chauffeur en catégorie A, le plus haut grade dans la fonction publique, ainsi que le recrutement des enfants de ce dernier, dont la réalité du travail a été mise en cause. L'un d'eux était employé comme surveillant de piscine et un autre au musée Granet.
La mairie d'Aix est depuis 2001 tenue par Maryse Joissains-Masini, 71 ans, qui brigue un nouveau mandat en mars 2014. La gauche espère reprendre la ville à la droite qui part divisée.