La présidente de la Communauté d'agglomération des pays d'Aix a reçu ce jeudi matin une délégation de salariés de l'entreprise L Foundry. Maryse Joissains propose une table ronde avec les collectivités le 11 janvier pour trouver des financements après la liquidation judiciaire de l'entreprise..
Une centaine de salaries de LFoundry ont manifesté ce jeudi matin devant les bureaux de la communauté des pays d'Aix. Une délégation a été reçue par la présidente de la CPA, Maryse Joissains. Les salariés sont inquiets, après la liquidation judiciaire de leur entreprise déclarée par la justice le 26 décembre dernier, le ministre du Redressement productif a obtenu un délai de 3 mois. Les employés de l'usine de semi-conducteurs espèrent toujours trouver un repreneur. La maire d'Aix-en-Provence annonce une autre réunion la semaine prochaine. Elle demande au gouvernement une intervention diplomatique auprès des Etats-Unis et de l'Allemagne pour sauver les emplois
Une table ronde
La communauté d'agglomération du pays d'Aix (CPA) a annoncé jeudi la convocation d'une prochaine table ronde avec d'autres collectivités pour tenter de réunir des financements visant à préserver l'outil de production de l'entreprise de semi-conducteurs LFoundry en liquidation judiciaire.
Cette réunion de la CPA, à laquelle sa présidente Maryse Joissains entend convier le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Michel Vauzelle, celui du conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, et les autres parlementaires concernés, pourrait se tenir le 11 janvier.
Il s'agit de mobiliser des moyens pour maintenir le site en sécurité et donner du temps pour avancer sur le dossier du repreneur. Je pense que, si tout le monde s'y met, avec l'Etat, nous pourrions réunir un tour de table financier permettant de tenir environ 4 mois"
a déclaré Mme Joissains, à l'issue d'une réunion avec une délégation de salariés de l'entreprise, dont le site est implanté à Rousset (Bouches-du-Rhône), près d'Aix-en-Provence.
Un million d'euros par mois
Le besoin en financement pour sécuriser l'entreprise et préserver cet outil de production de haute technologie, est estimé à 1 millions d'euros par mois par les syndicats. Les collectivités doivent "bien sûr examiner quelle forme juridique pourrait prendre leur soutien financier", a précisé Mme Joissains.
La maire d'Aix-en-Provence a qualifié de "patrons-voyous" l'ancien propriétaire de l'entreprise, le groupe américain Atmel, et son nouvel actionnaire, le groupe allemand LFoundry. Le premier, "qui a bénéficié de millions d'euros d'aide de la CPA en remise de taxe professionnelle, n'a pas respecté ses engagements de commandes" et le second "a démembré financièrement la société pour rapatrier les fonds en Allemagne et Italie", a-t-elle expliqué, souhaitant une "action diplomatique de l'Etat" vers l'Allemagne et les Etats-Unis.
Information judiciaire contre LFoundry
Le groupe allemand LFoundry fait l'objet d'une information judiciaire du parquet de Paris pour abus de biens sociaux, les employés l'accusant d'avoir fait disparaître 20 millions d'euros des comptes de l'entreprise aixoise. L'usine aixoise, qui emploie 613 salariés, dont 150 viennent de quitter l'entreprise
dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi, a été placée le 26 décembre en liquidation judiciaire avec cessation immédiate d'activité. Un délai supplémentaire de trois mois a cependant été obtenu, qui ne sauvera pas les emplois mais qui doit servir notamment à évaluer la crédibilité d'une offre de reprise de l'outil industriel.