Le procureur général près la cour d'appel d'Aix-en-Provence a souhaité mercredi une "particulière vigilance" des parquets de son ressort vis-à-vis des "violences conjugales" et des "infractions à caractère raciste, antisémite, xénophobe ou homophobe".
Après avoir brossé le portrait d'une violence pénale plus traditionnelle, Jean-Marie Huet a estimé, lors de l'audience solennelle de rentrée de la cour d'appel, qu'il
y avait "d'autres formes de délinquance qui doivent justifier chaque jour davantage notre vigilante attention". Citant tout d'abord "les violences conjugales", pour lesquelles "il existe incontestablement une marge de progression dans la mise en exergue de ces situations dramatiques", il a ensuite souligné qu'il était "un autre forme de délinquance, plus sournoise, plus pernicieuse" : "les infractions à caractère raciste, antisémite, xénophobe ou homophobe, qu'il s'agisse d'agressions physiques, d'injures ou de discriminations".
Estimant disposer "d'un arsenal législatif tout à fait adapté" pour lutter contre cette délinquance, il a demandé aux parquets "une mobilisation qui doit être constante". Il a par ailleurs souhaité que la justice s'attaque "plus efficacement aux patrimoines illégalement obtenus" par la criminalité organisée, se félicitant de la création à partir du 1er février d'un procureur financier national. Il a mis en avant l'activité de l'Agence de gestion et de recouvrement des avoirs criminels saisis et confisqués (AGRASC), organisme qu'il préside, et indiqué que "plus de 95 millions d'euros de biens mobiliers et immobiliers" avaient été saisis depuis trois ans dans les huit juridictions du ressort de la cour d'appel.
La première présidente de la cour d'appel, Catherine Husson-Trochain, qui partira à la retraite en juin après 42 ans dans la magistrature, a lancé un vibrant plaidoyer en faveur de la présence des femmes dans la profession. Elle a également tenu à "souligner la compétence et la qualité du travail accompli" des magistrats du siège de son ressort et à rappeler, "compte tenu des dosiers qu'ils auront à traiter en 2014", qu'elle "serait à leur côté et sans doute devant eux si d'aventure certains cherchaient à les déstabiliser de quelque manière que ce soit dans l'exercice de leurs fonctions". Plusieurs affaires instruites à la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille, qui traite des affaires sensibles de crimes organisés et de grand banditisme, devraient aboutir à des procès en 2014. Guy Orsoni, fils de l'ex-dirigeant nationaliste corse, Alain Orsoni, devrait notamment être jugé pour un quadruple meurtre et son père pour menaces de mort.