Un nouveau mensuel sort ce jeudi en kiosque. "Bons Baisers de Marseille" veut "provoquer, jouer les électrons libres, faire bouger les mentalités et défendre le droit à l'information", lit-on dans l'édito. Reste à vérifierau fil des mois si le pari est réaliste.
Quel courage, quelle motivation pour lancer un mensuel écrit, aujourd'hui. "V Marseille" a fermé ses portes fin 2013 après un an d'aventure. "Le Ravi", mensuel provençal et satirique, se bat pour vivre depuis des années. Alors il faut saluer cette volonté de croire encore en la presse écrite. Il faut soutenir l'âme journalistique de passionnés, qui n'ont a priori qu'un credo, l'utilité fondamentale de l'information dite transparente, même si en cette année électorale, on peut se demander s'il n'y a pas quelques arrières pensées.
Olivier-Jourdan Roulot, le co-rédacteur en chef du magazine publié avec le mensuel Corsica, entend "raconter la ville (Marseille ndlr) telle qu'elle est - et non pas un territoire fantasmé, ripoliné par des communicants qui en gommeraient les nombreuses aspérités", il veut "produire du récit, enquêter (...) assumer une forme de subjectivité." Le magazine veut faire parler la kalach crie-t-il en Une.
L'équipe emmenée par Olivier-Jourdan Roulot et Sandro Piscopo-Reguieg, est composée de journalistes Jean-Marcel Bouguereau du Nouvel Observateur, Marie-Line Lybrecht, Xavier Monnier fondateur du site d'actualité Bakchich, Philippe Pujol de La Marseillaise, Pierre-Louis Rozynes du Nouvel Economist, Aurélie Thépaut. Deux chroniqueurs complètent le dispositif. L'homme politique UMP Renaud Muselier, qui dès les premières lignes, tape sans surprise sur Jean-Noël Guérini et les socialistes, et milite pour la métropole. Et le socialiste Philippe San Marco qui ne veut plus être associé à "ce qu'est devenu la politique à Marseille" "puisque qu'au fond explique-t-il "tout ce petit monde se tient par la barbichette".
Dans le premier numéro, les 50 pages sont principalement consacrées à la politique et aux trafics : un portrait de Patrick Mennucci, le candidat socialiste à la mairie de Marseille en 2014, un dossier sur la hiérarchie policière qui n'est pas très nette, des articles sur le racket des boites de nuit aixoises ou "les fermiers de la drogue" marseillais qui s'adaptent inlassablement, d'autres sur Jean-Luc Barresi, Gilbert Collard, l'OM et MP2013, des idées de restaurants sans grandes surprises... On souhaite évidemment longue vie à ce nouveau mensuel, avec l'envie d'être journalistiquement étonné.