Le principal syndicat de pilotes de ligne français menace d'appeler les pilotes à ne plus desservir la République dominicaine dès le 25 février, faute "d'avancées significatives" dans une procédure judiciaire visant deux d'entre-eux, arrêtés dans le cadre d'une opération anti-drogue.
Le SNPL France ALPA promet d'examiner "avec la plus grande attention l'issue de l'audience du 25 février", le prochain rendez-vous prévu avec la justice dominicaine pour les deux pilotes, détenus depuis 10 mois.Si, lors de cette audience préliminaire, "des avancées significatives n'étaient pas actées, constat serait fait que la sécurité juridique des équipages n'est pas assurée dans ce pays", desservi par Air France, Corsair et XL Airways, a mis en garde le syndicat dans un communiqué.
"Ce qu'on demande, c'est qu'ils soient jugés rapidement", a précisé le président du SNPL France ALPA, Yves Deshayes.
Hier, le tribunal de Higüey (est) a repoussé pour la 5ème fois l'audience préliminaire qui doit déterminer à l'encontre de quels suspects, parmi plus de 40 personnes accusées de trafic de drogue, les charges sont suffisantes pour aller au procès.
Le SNPL a déploré ce nouveau report, mais a "pris acte d'un changement d'attitude de la justice dominicaine", les "autorités judiciaires" ayant déclaré, selon le syndicat, que "dans l'intérêt de la République Dominicaine, ce procès devait se dérouler rapidement".
L'affaire traîne en longueur
L'affaire a débuté le 20 mars, avec une opération de l'agence anti-drogue dominicaine, agissant sur des renseignements livrés par des agences étrangères. 700 kilos de cocaïne en partance pour la France avaient été saisis.Parmi les personnes interpellées figuraient le s2 pilotes, qui avaient pris les commandes d'un avion privé contenant la drogue et devant décoller
de Punta Cana (est). Ce Falcon 50 appartenait au lunetier français Alain Afflelou, mais avait été affrété par une société de location, SN-THS, installée à Bron (France) .2 autres Français, Nicolas Pisapia et Alain Castany, se trouvaient à bord de l'avion et ont également été détenus.
"J'ai la conviction que le dossier (à l'encontre des pilotes) est vide", a déclaré M. Deshayes, rappelant que "les pilotes n'ont pas le pouvoir de police" et ne peuvent d'eux-mêmes contrôler des bagages.