Bernard Laporte fixé sur son éventuelle sanction la semaine prochaine

"Je suis très serein", a réagi Bernard Laporte après avoir été entendu pendant près de deux heures ce mercredi matin par la commission de discipline de la ligue nationale de rugby. Il s'est expliqué sur ses propos tenus contre l'arbitre Laurent Cardona.La décision sera rendue lundi ou mardi prochain

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La Commission de discipline de la Ligue nationale de rugby (LNR) a entendu mercredi l'entraîneur du RC Toulon Bernard Laporte pour des propos
virulents contre l'arbitrage
et rendra sa décision lundi ou mardi. Bernard Laporte, accompagné par son avocat Lucien Mauriac et celui du RCT Christian Chevalier, a été entendu pendant un peu moins de deux heures à la LNR à Paris mercredi en fin de matinée. Laporte, vêtu notamment d'un bonnet rouge aux couleurs de son club, a dû se justifier d'avoir qualifié d'"incompétent" et de "pipe" Laurent Cardona, arbitre du match perdu par Toulon à domicile face à Grenoble (21-22) le 4 janvier en Top 14.

On a énoncé des propos clairs, pourquoi je les avais tenus (les propos), quelle était ma motivation... Ma motivation, elle est simple je veux que le rugby soit de plus en plus professionnel"


a affirmé Laporte à sa sortie.

Des propos "hors cadre du Top 14"

"Si j'ai à m'excuser ce n'est pas à la commission de discipline", a-t-il précisé ajoutant :

Je n'ai pas à être confiant ou pas confiant, chacun fait son travail (...) Je suis très serein. C'était courtois, poli, engagé. Très bon ressenti".


L'avocat du club Me Chevalier a expliqué une partie de la défense du RCT et de Laporte. "C'est une stratégie relativement simple: des propos ont été tenus hors du cadre professionnel du Top 14. C'est la raison pour laquelle à notre avis la commission de discipline n'est pas compétente."Le club et Bernard ont présenté des arguments pertinents (...) on a fait un travail solide argumenté étayé (...) les dés sont lancés", a-t-il ajouté, soulignant que le club était "solidaire de son manageur".

On attend sereinement la décision. Nous sommes malgré tout perplexes car la Commission nous a parfois surpris à adopter des décisions qui ont, comme les ballons de rugby, des rebonds étranges"


a-t-il ironisé, précisant que le club se réservait le droit de faire appel de cette décision, puis de saisir le Comité Olympique, si celle-ci ne lui convenait pas. L'avocat de Bernard Laporte, Me Mauriac, a indiqué qu'il ne s'attendait pas forcément à une suspension: "Les moyens juridiques que nous avons soulevés peuvent peut-être les (les membres de la commission) inciter à ne pas condamner".

"Heureusement il y a des exutoires"

L'avocat a estimé que les propos de Laporte étaient "peut-être outranciers mais en rien constitutifs d'injures ou d'insultes. Il ne visait pas l'arbitre, il exprimait son ras le bol, son émoi face à l'arbitrage". Il a précisé que Laporte avait tenu ses propos au "Moscatoshow", une émission radio de débat sportif, et plaidé: "Heureusement qu'il y a encore des exutoires de cette nature sinon --et on s'en plaint dans d'autres disciplines-- c'est la langue de bois.

Là, au moins, ça vit, ça vibre, ça s'exprime parfois avec quelques excès de langage, mais ça fait partie de la vie. Gardons, non pas les valeurs, mais les références du rugby. Il n'y a pas volonté de faire mal à une personne visée".


Déjà interdit de banc et de vestiaire pendant 60 jours

L'entraîneur risque une sanction lourde. Il a déjà été interdit de banc et de vestiaire 60 jours en 2012 pour des propos injurieux envers l'arbitre Romain Poite, quelques mois après la suspension de son président Mourad Boudjellal pour 130 jours, pour avoir affirmé avoir subi "une sodomie arbitrale" lors d'un match de Top 14. Les arbitres français sont régulièrement sous le feu des critiques. En 2011, pour avoir affirmé dans un entretien que "les arbitres du Top 14 (étaient) nuls", Sébastien Chabal avait été suspendu 30 jours ferme, ramenés à dix en appel avec des travaux d'intérêt général.
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