En Mars prochain, Patrick Salameh doit comparaître devant la justice pour la disparition de trois prostituées à Marseille en 2008. Il vient d'être renvoyé devant les assises pour la disparition en 2008 aussi d'une marseillaise. L'avocat de la famille est septique. Patrick Salameh nie.
La juge d'instruction chargée de ces affaires vient de prendre cette décision, basée sur tout "un faisceau d'indices", a indiqué le parquet à l'AFP, confirmant une information de La Provence.Fatima s'était volatilisée le 7 mai 2008 près d'une station de métro des quartiers Nord, alors qu'elle avait rendez-vous pour faire du baby-sitting.
L'avocat de Patrick Salameh, Me Emmanuel Molina, a décidé de faire appel lundi de cette ordonnance de renvoi, auprès de la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, alors que son client conteste toute participation à ces faits.
"L'ordonnance de mise en accusation ne contient pas de charges suffisantes pour justifier d'un renvoi en Cour d'Assises", estime dans un communiqué l'avocat, qui dénonce "la spéculation et l'esprit de facilité" ayant dominé selon lui cette procédure ; et d'ajouter :
Rien n'est pire que l'auto-conviction judiciaire animée de la volonté d'obtenir un résultat coûte que coûte
L'avocat de la famille de Fatima exprimait aussi lundi son scepticisme, après cette décision de renvoi.
"On privilégie la thèse la plus facile", a regretté Me Victor Gioia qui estime :
Je ne comprends pas cette précipitation à clore le dossier. L'accumulation de doutes ne fait pas pour autant des certitudes
Il ajoute que "des pistes n'ont pas été explorées" et que "la famille de Fatima ne peut se faire entendre depuis le début de la procédure".
Ce qu'on veut, ce n'est pas une sentence, mais la justice
La décision de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, après l'appel formé par la défense de Patrick Salameh, n'est pas attendue avant plusieurs semaines.
Procès de la disparition de trois prostituées
En attendant, du 17 mars au 4 avril, Patrick Salameh, 56 ans, détenu depuis novembre 2008 à l'isolement à la prison d'Aix-Luynes comparaîtra pour " l'enlèvement, viol et séquestration suivis de mort ", après la disparition de trois prostituées de nationalités ukrainienne, roumaine et algérienne, dont les corps n'ont jamais été retrouvés. Il nie les faits qui lui sont reprochés.