Salameh : "Mister Hyde caché derrière Docteur Jekyll"

Un air ordinaire mais un regard très dur. Tueur en série manipulateur, pervers sexuel, parasite social, devant la Cour l'avocat général ne mâche pas ses mots. Patrick Salameh, 56 ans, est condamné à la perpétuité pour la disparition de 3 prostituées et le viol d'une quatrième. 

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"Je n'ai rien de particulier à dire", a fait valoir Salameh à l'ultime minute du procès dont il a demandé à nouveau le renvoi, incitant "ceux qui sont intéressés" à consulter son site internet où "il explique les détails". Patrick Salameh, 56 ans, est jugé pour la disparition de trois prostituées, fin 2008 à Marseille, dont les corps n'ont jamais été retrouvés. Il est jugé également pour en avoir séquestré et violé une quatrième qu'il avait ensuite relâchée.

Je suis innocent des disparitions, je n'ai pas violé Soumia"


a-t-il répété. Soumia est la seule survivante, venue témoigner et affronter une dernière fois le regard de son tortionnaire. Pour Salameh, "tout repose sur ses accusations verbales. Vous allez décider sur des hypothèses, des présomptions", a-t-il lancé à l'adresse des jurés. 

"Un parasite social"

Vêtu, comme tous les jours, d'un même pantalon de survêtement bleu, haut kaki et t-shirt blanc, Patrick Salameh 56 ans, a un air ordinaire, ne serait son regard très dur. Mais sous l'"hyper-normalité" apparente, l'avocat général décèle un des plus grands tueurs en série français. "Avec son arrestation", c'est un coup d'arrêt à l'"un des grands souffles criminels du début du 21e siècle", souligne-t-il. Durant tout le réquisitoire, il fait le portrait d'un "parasite social", n'ayant jamais travaillé, et par ailleurs violent, condamné 20 ans auparavant pour vol à main armé et actes de torture. Comme les avocats des familles de victimes la veille, il dresse le portrait d'un tueur en série manipulateur, un M. Hyde caché derrière le docteur Jekyll.
Salameh est  "un délinquant de haut, vol, un pervers sexuel, tout cela ne pouvait que donner lieu à ce qui s'est passé" avec des prostituées "fragilisées"  et sans "aucune protection", selon l'avocat général.


Soumia, le maillon faible 

Auparavant, il avait stigmatisé le refus de Salameh de "s'expliquer sur les points fondamentaux", son insistance à orienter l'enquête puis le procès "vers d'autres pistes qui s'avèrent ridicules" et son recours à une "théorie du complot", dont il se dit victime. Relevant des "éléments accablants" contre l'accusé il voit comme preuve encore plus flagrante de culpabilité "qu'à partir de son arrestation, il n'y a jamais plus eu de disparition de prostituées".
L'avocat général est catégorique : "Salameh a violé Soumia, il a violé et tué" Iryna, Christina et Zined.

Salameh affiche un léger sourire

Face à Salameh qui affiche un léger sourire, l'avocat général décrit les quatre heures de supplice de Soumia.

Elle croit que sa dernière heure est arrivée mais parvient", en allant au-devant des désirs de son tortionnaire,  à "sauver sa peau".


Mais Soumia est  le "maillon faible" de Salameh, puisqu'il l'a relâchée avant de tenter de la revoir en lui proposant "un rendez-vous à 900 euros". Et c'est
grâce à son témoignage, alors que Salameh avait été interpellé par hasard, qu'il sera confondu.

La disparition d'une baby-sitter

Gilles Rognoni, dont c'est le dernier procès avant la retraite, a regretté que celui-ci ait été "tronqué" par l'absence des avocats de la défense, qui ont quitté l'audience au début de procès invoquant un vice de procédure. "C'est une technique d'esquive de Salameh", a déclaré M. Rognoni dénonçant "un
système de défense multipliant les demandes inutiles" pour éviter le procès. A l'issue de la dernière audience, Salameh, qui doit de nouveau être jugé pour la disparition d'une baby-sitter, en 2008 à Marseille, a annoncé qu'il ferait appel du verdict. Soumia s'est dite soulagée. "Pour la première fois" depuis la nuit de cauchemar, "j'ai bien dormi", a-t-elle expliqué aux journalistes. Mais elle regrette que Salameh n'ait pas avoué les crimes. L'avocat général a requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans à l'encontre de Patrick Salameh.
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