Audience mouvementée au procès de Patrick Salameh. Ses avocats contestent une magistrate, demandent le renvoi du procès puis Salameh recuse ses avocats. Ce jeudi matin le bâtonnier dira si l'avocat commis d'office peut continuer à assurer la défense du présumé tueur en série.
Mercredi après-midi, l'audience a donné lieu à un coup de théâtre procédural avec la demande des avocats de Salameh d'un renvoi du procès et de la récusation d'une magistrate.
Assesseur supplémentaire au procès, présidé par 3 autres juges, cette magistrate, avait, comme présidente de la CIVI (commission d'indemnisation des victimes d'infractions)
donné son feu vert, en 2013, pour octroyer une indemnité de 120.000 euros à Soumia, une des victimes et témoin capital du procès.
Me Emmanuel Molina, l'un des avocats de Patrick Salameh a estimé que la juge qui avait ainsi "exprimé une opinion personnelle" devait être récusée. Il a demandé le renvoi du procès et la remise en liberté de son client.
L'avocat général s'est prononcé contre le renvoi, le président de la cour, Patrick Vogt, a ordonné la poursuite des débats.
L'accusé a alors récusé ses deux avocats, leur demandant de quitter la salle. Aussitôt commis d'office pour continuer la défense de Salameh, Me Molina a considéré que qu'il n'était "plus en mesure d'exercer ses droits" et a demandé que le bâtonnier tranche.
Détenu à l'isolement depuis fin 2008, Patrick Salameh, 56 ans, comparaît jusqu'au 4 avril pour "enlèvement, viol et séquestration suivis de mort" d'Iryna, Ukrainienne de 42 ans, Cristina, Roumaine de 23 ans, et Zined, Algérienne de 28 ans, dont les corps n'ont jamais été retrouvés. Il comparaît également pour avoir "enlevé, détenu, séquestré" et "violenté" Soumia, qu'il avait ensuite relâchée.