En assemblée générale, ce jeudi, les anciens salariés de l'entreprise de semi conducteur du Rousset ont confirmé qu'ils maintenaient leur projet de Scop. Défendus par l'avocat Fiodor Rilov, ils construisent leur projet et en appellent aux pouvoirs publics.
En assemblée générale, "les salariés ont confirmé qu'ils souhaitaient que ce projet soit mis sur la table du liquidateur, avec évidemment toutes les conditions qui doivent être remplies pour que cette Scop (Société coopérative de production, ndlr) puisse voir le jour", a expliqué Me Rilov.La principale est "la participation des pouvoirs publics au financement de l'entreprise, compte tenu des enjeux, y compris de stratégie nationale" et "d'emplois", a-t-il souligné.
Les représentants des anciens salariés de LFoundry ont rendez-vous auprès du cabinet du ministre de l'Economie Arnaud Montebourg à Bercy mardi en début d'après-midi.
Des salariés ont par ailleurs prévu de faire le déplacement devant le ministère pour montrer leur "détermination".
L'avocat envisage des aides financières auprès de la Banque européenne d'investissement (BEI), de la Banque publique d'investissement (BpiFrance), du Fonds européen de
développement régional (Feder) et des collectivités locales, ainsi que de l'Etat. Il évalue à "quelques dizaines de millions d'euros" les fonds propres nécessaires pour démarrer le projet, pour "donner aux clients potentiels la conviction que le site du Rousset est là pour durer".
"La balle est dans leur camp, les salariés ont fait leur part", en élaborant "un projet de reprise crédible, qui tient la route", estime-t-il.
Au sujet du rôle du groupe californien General Vision, qui avait dit être intéressé par le projet de Scopa vant de faire marche arrière, il a jugé que "si l'innovation technologique portée par General Vision peut être apportée à la Scop dans le cadre d'un accord qui reste à déterminer, les salariés en seraient ravis", mais "elle n'en a pas absolument besoin".
Selon le représentant syndical CFDT Jean-Yves Guerrini, General Vision a également rendez-vous mardi à Bercy pour évoquer LFoundry. L'usine du Rousset, près d'Aix-en-Provence, qui employait 500 salariés à sa fermeture, a été mise en liquidation le 26 décembre avec cessation d'activité. Tous les salariés ont été licenciés à l'exception de quelques employés payés par le liquidateur pour préserver le site et éviter qu'il ne se dégrade.
Pour réaliser la Scop, les salariés devront encore négocier avec le groupe américain Atmel, avec qui ils sont en conflit et qui est toujours propriétaire des locaux. Les salariés reprochent au géant américain d'avoir sciemment revendu en 2010 le site au groupe allemand LFoundry, alors déjà en difficulté, afin qu'il ferme l'entreprise à moindre coût.
Ils ont ainsi engagé une action collective ("class action") à New York pour faire annuler la cession de 2010 et visant également à démontrer la responsabilité d'Atmel à l'égard des salariés. Une première audience est programmée le 6 juin.