Transdev, actionnaire majoritaire de la SNCM, a indiqué avoir adressé lundi 26 mai un courrier aux membres du conseil de surveillance de la SNCM pour les informer qu'il présenterait, Olivier Diehl, un "chef d'entreprise expérimenté et reconnu", pour présider la compagnie en grande difficulté.
Transdev présentera le 28 mai, en vue du conseil de surveillance qui doit doter la compagnie d'un nouveau président du directoire, le nom d'Olivier Diehl, 58 ans, qui a dirigé plusieurs entreprises de transport. Le directeur financier de la SNCM, Marc François, sera également présenté comme membre du directoire, a indiqué le groupe.
Le conseil de surveillance a été avisé de cette décision lundi26 mai, par un courrier signé du PDG de Transdev, Jean-Marc Janaillac. Selon une source proche du dossier, Olivier Diehl a une expérience en gestion et redressement d'entreprises en difficulté, et n'a "pas le profil d'un manager de transition". Il "entretient un lien fort avec Marseille où il a vécu plusieurs années dans le passé", précise Transdev dans son courrier, dont l'AFP a obtenu copie.
Olivier Diehl pourrait devenir le nouveau président de la SNCM
S'ils sont élus, "Olivier Diehl et le nouveau directoire auront pour première mission de faire face aux urgences de court terme, et notamment d'assurer le succès de la saison d'été. Ils procéderont par ailleurs à une analyse lucide de la situation de la compagnie, afin de la doter d'un projet réaliste", ajoute Jean-Marc Janaillac dans son courrier, précisant qu'Olivier Diehl proposera aux représentants des salariés de les recevoir "dès sa prise de fonction".
L'inquiétude des syndicats
Dans cette lettre, Jean-Marc Janaillac précise que "ce directoire sera complété ultérieurement. Monsieur Thierry Lecarpentier n'a pas souhaité être reconduit dans ses fonctions de membre du directoire, mais il conserve ses fonctions opérationnelles de directeur des ressources humaines" de la SNCM.La nomination de ce nouveau président du directoire intervient après l'éviction de Marc Dufour le 12 mai. Les représentants de Transdev, en conflit ouvert avec lui, avaient voté contre sa reconduction lors d'un conseil de surveillance, tandis que les représentants de l'État s'étaient abstenus.
Les syndicats avaient fait état de leur vive inquiétude. Selon cette source proche du dossier, le plan de redressement élaboré par Marc Dufour, et qui comporte notamment la commande de quatre nouveaux bateaux, est "fondé sur des hypothèses commerciales et économiques pas réalistes, et construit avant la double décision de Bruxelles", qui réclame à la compagnie le remboursement de 440 millions d'euros d'aides.
Pour cette source proche, la SNCM ne présente pas suffisamment de garanties bancaires pour pouvoir elle-même acheter les navires, "donc elle ne pourra que les louer. Ca rend très virtuelle la signature d'une lettre d'intention avec (le constructeur) STX"
Transdev, qui n'a jamais caché son intention de vendre sa participation dans la compagnie maritime, ne devrait toutefois pas pouvoir mener à bien son projet tant que demeurera l'épée de Damoclès des sommes réclamées par Bruxelles.