Le groupe de transports Transdev, principal actionnaire de la SNCM , espère installer son candidat , Olivier Diehl, à la tête du directoire. De leur côté les syndicats qui redoutent un démantèlement de la compagnie, envisagent de lancer leur 3eme grève de l'année pour sauver les 2600 emplois
Frédéric Alpozzo, délégué CGT-Marins, syndicat majoritaire a déclaré
Il faut rapidement que les responsables politiques redressent la barre dans ce dossier, sans quoi la CGT mettra tout en oeuvre d'ici au 30 juin pour faire respecter les engagements et préserver l'emploi
Environ 200 salariés de l'entreprise ainsi que des représentants de sous-traitants ont manifesté leur mécontentement devant le bâtiment où se tenait le conseil, au palais des expositions de la ville, réservant un accueil musclé aux représentants de l'Etat et de Transdev.
(images Virginie Danger)
Même ton offensif du côté de la CFE-CGC qui tirera les conclusions qui s'imposent dès la fin du conseil. Dans une lettre ouverte au secrétaire d'Etat chargé des Transports Frédéric Cuvillier, le syndicat de l'encadrement lâche:
Interview de Maurice Perrin responsable CFE CGC SNCM interrogé par Alain Verdi et Virginie Dangerce sera un scandale d'Etat ... si le président de la République et le Premier Ministre se renient et laissent les vautours fondre sur la compagnie
Car c'est l'Etat qui fait figure d'arbitre entre les deux camps. Par son abstention lors du précédent conseil le 12 mai, il a redonné les rênes de l'entreprise à Transdev, filiale de Veolia et de la Caisse des dépôts, en poussant dehors l'actuel président du directoire, Marc Dufour.
Pour installer son nouveau patron, le groupe de transports (66%, sept sièges) aura besoin cette fois du soutien des pouvoirs publics (25%, trois sièges), les actionnaires salariés (9%) disposant pour leur part de quatre représentants. Si l'Etat s'abstient, il faudra attendre l'assemblée générale du 24 juin pour que M. Diehl et les deux autres membres de son équipe soient désignés.
il s'agit de construire un avenir crédible et viable à la SNCM
précisait mardi dans une interview au quotidien Aujourd'hui en France Jérôme Nanty, secrétaire général de Transdev et futur président du conseil de surveillance en lieu et place de Gérard Couturier. Et de pointer deux priorités: "rétablir la profitabilité" d'une compagnie chroniquement déficitaire depuis sa création il y a un peu plus de 30 ans, et "traiter le sujet des aides publiques que la Commission européenne nous demande de rembourser (440 millions d'euros, ), qui plane comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes". Exit, l'ambitieux plan de redressement porté par Marc Dufour et farouchement soutenu par les syndicats. "Une fuite en avant irréaliste", tranche Jérôme Nanty, au sujet de ce projet de commande de quatre navires. "Ce ne sont pas de nouveaux bateaux qui sauveront la SNCM". Parallèlement, Transdev, désireux de céder sa participation, recherche des investisseurs
Selon AFP