Le procès de Sylvie Andrieux s'est terminé aujourd'hui avec les plaidoiries de la défense, après une semaine de débats à la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Ses avocats ont réclamé sa relaxe.
La députée Sylvie Andrieux, figure du PS marseillais jugée depuis une semaine par la cour d'appel d'Aix-en-Provence pour détournement de fonds publics, sera fixée sur son sort le 23 septembre.Trois ans de prison, dont deux avec sursis, assortis de cinq ans d'inéligibilité et 100.000 euros d'amende, ont été requis vendredi à son encontre par le parquet général, à l'instar de la peine prononcée en première instance en mai 2013.
La députée des quartiers Nord de Marseille, 52 ans, comparaissait pour le détournement, de 2005 à 2008, de plus de 700.000 euros de subventions de
la Région au profit d'associations fictives et à des fins électoralistes.
Fille d'un baron du defferrisme, élue au Palais Bourbon depuis 1997, elle était alors au sommet de la hiérarchie de l'exécutif régional, dont elle fut vice-présidente de 1998 à 2009.
Au cours de l'audience, la prévenue a peiné à convaincre n'avoir eu aucune responsabilité dans l'attribution des subventions. Elle s'est employée à démontrer qu'elle n'avait "aucune autorité" au sein du conseil régional, accablant son proche collaborateur, Rolland Balalas.
Elle a également nié "avoir eu des contacts" avec Boumédienne Benamar, l'un des acteurs présumés du clientélisme sur le terrain. Une peine de quatre ans de prison, dont un avec sursis, a été réclamée contre lui.
Le témoignage d'un responsable associatif mercredi, Abderrezak Zeroual, a également fragilisé un peu plus la défense de Mme Andrieux. Alors qu'il l'avait épargnée en premier instance, il a cette fois-ci mis en cause la députée et décrit par le menu le rôle d'un des bénéficiaires du systèmes de subventions à ces associations lors des jours d'élections: "Il assurait la sécurité des élections le jour J" et "organisait les circuits de ramassage" en bus pour aller voter.
L'enquête avait été ouverte à la mi-2007 après le signalement à la justice, par la cellule Tracfin de Bercy, de flux financiers suspects sur les comptes d'associations censées oeuvrer à la réhabilitation des quartiers. Elles s'étaient avérées des coquilles vides, l'argent servant à assurer un train de vie confortable à leurs dirigeants qui aidaient Mme Andrieux à se faire élire, selon les investigations.
Si l'inéligibilité de Mme Andrieux (qui s'était mise en congé du PS après sa condamnation pour siéger chez les non-inscrits à l'Assemblée nationale) devait être confirmée, tous recours épuisés, elle déboucherait sur une législative partielle dans un secteur tenu par le FN.