La première journée du procès en appel pour détournements de fonds publics de la région Paca a été consacrée à l'audition de Sylvie Andrieux, l'ancienne présidente du conseil régional et principale accusée de l'affaire. Cette dernière plaide son innocence.

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Jugée en appel pour détournements de fonds publics de la région Paca, la députée (NI, ex-PS) Sylvie Andrieux, condamnée à un an de prison ferme en première instance, a plaidé lundi l'innocence et mis en cause des "dysfonctionnements" de l'institution régionale à son plus haut niveau.
Devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence, la députée des quartiers Nord de Marseille, en congé du PS, a nié avoir eu un rôle, de 2005 à 2008, dans l'attribution, à des association  fictives et à des fins électorales, de 700.000 euros destinés à la réhabilitations des quartiers défavorisés.
La présidente du tribunal, Monique Zerbib, a décrit "un mécanisme d'une simplicité extrême" consistant à nommer, moyennant rétribution, "un président de paille d'associations fictives, en réalité des coquilles vides, du vent" car "les associations ne servaient que de moyens pour ouvrir des comptes en banque".

"On peut être étonné que des dossiers pareils aient pu passer"


a noté la présidente, en évaluant les détournements à près d'un million d'euros "partis en fumée". "Où ont eu lieu les dysfonctionnements et qui en est responsable ?", a-t-elle interrogé, s'étonnant du manque de contrôles dans l'octroi des aides.
"C'est toute la question que j'ai découverte dans ce dossier", a répondu l'élue qui occupait pourtant des fonctions au sommet de la hiérarchie du conseil régional, en tant que vice-présidente et chargée de la politique de la ville.
"Je ne peux pas décider des destinataires, je n'ai pas les dossiers en main", a-t-elle dit. Et "le contrôle ce n'est pas mon rôle", a-t-elle fait valoir. "Mon rôle c'était d'être une élue de terrain, de gérer la misère, et je n'avais pas de délégation me permettant de mettre mon nez dedans", a ajouté Mme Andrieux.


La présidente a rappelé les témoignages de Franck Dumontel, directeur de cabinet du président du conseil régional, et de Jules Nyssen, directeur général des services, selon lesquels "la seule véritable gestionnaire et ordonnatrice de la ligne budgétaire qui finance la politique de la ville est Mme Andrieux". 75% de ce budget était utilisé par Mme Andrieux, selon M. Nyssen qui avait évoqué des "gabegies à des fins électoralistes". L'ex-DGS avait évoqué "les menaces" et "les pressions" exercées sur les services par Mme Andrieux.


"Monstre à dix têtes"

Lors de l'enquête, le président PS du conseil régional, Michel Vauzelle, avait indiqué que les subventions étaient "portées par un élu" et qu'après le vote, sa
signature était apposée. Mais "je ne prends pas de décision personnelle", avait-il argué.
"Je réfute cette assertion", a dit à l'audience Mme Andrieux, selon laquelle M. Vauzelle "donnait les pleins pouvoirs de l'Exécutif à son cabinet et à son directeur
de services (...) le président et le cabinet négociant seuls avec les élus". Et "le budget, pour chaque délégation, est décidé par le DGS", a-t-elle ajouté.

"Je ne suis pas la patronne de l'administration"


a-t-elle répété à plusieurs reprises. En revanche pour elle, le président de la Région "est le patron de la
Région, de l'administration".
Comme en première instance, Mme Andrieux a assuré que son plus proche collaborateur, Roland Balalas, condamné à 30 mois de prison avec sursis, ne l'avait pas alertée comme il le prétend. "Il n'a jamais prononcé le mot de fausse facture", a-t-elle soutenu. "J'assume ce que j'ai à assumer", a dit Mme Andrieux en admettant avoir "bien sûr" fait des erreurs, avant d'ajouter : "Plus jamais je ne voudrais revenir sur le terrain. J'ai trop souffert de tout ça."
Concernant les subventions et leur contrôle, "il y en avait qui avaient intérêt à ce que le feu ne se répande pas. Alors on a fait d'Andrieux le monstre à 10 têtes", a-t-elle dit.
La parlementaire avait été condamnée, en mai 2013, à trois ans de prison dont deux avec sursis par le tribunal correctionnel de Marseille, une peine assortie de 100.000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité. Ayant fait appel, elle est restée députée, se mettant toutefois "en congé" du PS pour siéger chez les non-inscrits au Palais-Bourbon.
Sept autres personnes comparaissent en appel à Aix, pour ce 2e procès qui doit durer jusqu'au 13 juin.
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