Ce lundi  matin s'ouvre à Aix-en-Provence le procès en appel de Sylvie Andieux, poursuivie pour détournement de subventions au profit d'associations fictives. En première instance, l'élue des quartiers nord avait été condamnée à trois ans de prison dont deux avec sursis. Et cinq ans d'inéligibilité

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Condamnée en première instance à un an de prison ferme pour détournement de 700.000 euros de subventions au profit d'associations fictives, la députée Sylvie Andrieux comparaît à partir de lundi devant la cour d'appel d'Aix en Provence. Il sera de nouveau évoqués les mécanismes d'un clientèlisme qui empoisonne la vie politique marseillaise.


Cinq ans d'inéligibilité

La députée des quartiers Nord a été condamnée, en mai 2013, à trois ans de prison dont deux avec sursis par le tribunal correctionnel de Marseille
pour le détournement, de 2005 à 2008, de subventions de la Région Paca destinées à la réhabilitation de zones urbaines en difficulté. La peine, plus lourde que celle de deux ans avec sursis requise par le parquet, a été assortie de 100.000 euros d'amende et de cinq ans d'inéligibilité. Ayant fait appel, Sylvie Andrieux est restée députée, se mettant toutefois "en congé" du parti socialiste pour siéger chez les non-inscrits au Palais-Bourbon.

En première instance, Sylvie Andrieux, qui occupait des fonctions au sommet de la hiérarchie du conseil régional - présidente du  groupe PS et vice-présidente de la Région en 1998, chargée de la politique de la ville en 2004 - avait crié au complot, affirmant avoir eu un "rôle insignifiant" et ignoré la nature frauduleuse des associations.

"Je n'ai jamais examiné ou détenu un dossier, n'en ayant ni le temps, ni la possibilité, ni la compétence"

avait-elle expliqué, comparant son rôle à la tête des socialistes à celui de "la reine d'Angleterre" et rejetant les responsabilités sur l'administration
régionale et sur son collaborateur.

Coquilles vides 

Dans leur jugement, les magistrats du tribunal correctionnel l'ont accablée, voyant en elle "la principale utilisatrice" des fonds dont elle "s'est servie pour conforter son implantation politique dans sa circonscription".

L'argent du contribuable a été distribué sans discernement et d'une manière arbitraire dans le cadre d'un clientélisme électoral et a profité à des personnes privées pour leurs besoins personnels"


avaient conclu les magistrats, mettant notamment en cause un responsable associatif, Boumedienne Benamar, qui a "organisé la fraude dans un contexte de clientélisme électoral", selon le jugement.

L'affaire avait démarré après un signalement de Tracfin concernant des flux suspects sur les comptes d'associations censées réhabiliter des quartiers, mais qui se sont révélées être des coquilles vides. 

Le reportage de Jean François Giorgetti avec l'interview exclusive de Sylvie Andrieux avant son procès :


Fille d'un baron du defferrisme, Sylvie Andrieux est entrée en politique au début des années 90, s'implantant dans les quartiers Nord comme élue locale, puis régionale et enfin députée. Réélue de justesse à l'Assemblée nationale en 2012, sans l'investiture du PS, elle a ensuite abandonné, en pleine tourmente judiciaire, son mandat à la Région, restant en retrait de la campagne municipale de 2014.

Sept autres accusés

Sept autres personnes, qui contestent elles aussi leur condamnation, comparaîtront à ses côtés en appel,  Le procès doit durer jusqu'au 13 juin.

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