Brégançon : le fort des présidents s'ouvre aux citoyens

C'est le génréral de Gaulle qui en avait une demeure officielle. Samedi prochain, la résidence d'été devient un monument historique ouvert aux visiteurs. Retour sur les vacances des présidents à Brégançon, un fort mérovingien sur une presqu'île rocheuse au bord de la Méditerranée.

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"Non, il n'y a ni piscine ni court de tennis à Brégançon!", souligne le responsable des Monuments nationaux en faisant visiter l'énigmatique forteresse varoise, résidence
d'été des présidents, bientôt ouverte au public.
Institué demeure officielle par de Gaulle - qui n'y dormit qu'une nuit! - le Fort de Brégançon sera rendu à partir du 29 juin aux visiteurs, qui en apprendront peut-être
un peu plus sur la vie des présidents, et découvriront en tout cas la splendeur d'un site au coeur d'une nature exceptionnellement préservée.
Baigné dans une scintillante mer turquoise, le fort mérovingien se dresse sur une presqu'île rocheuse, au bout d'une route noyée dans les pins, encadré de discrètes propriétés dont celle du Duché du Luxembourg. A perte de vue, tout n'est que végétation. Au coeur du fort, la résidence elle-même, construite en "L" sur deux niveaux, est une simple bâtisse rectiligne aux murs de crépi et persiennes crème.



L'ensemble a été conçu dans les années 60 par Pierre-Jean Guth, un architecte de la Marine qui avait reconstruit Mulhouse après la Guerre.

 On est loin des ors de la  République, et du luxe de certaines villas de la Riviera



commente Bernard Le Magoarou, administrateur du Centre des Monuments nationaux (CMN) désormais chargé de gérer le Fort sur décision de François Hollande.


Une grosse maison bourgeoise

D'un côté, l'office (qui ne se visite pas); de l'autre quatre chambres de collaborateurs, et au milieu l'appartement du président (qui se visite à l'exception des chambres, le chef de l'Etat pouvant encore y être accueilli). A l'intérieur, les styles se mélangent: salle d'eau "dans le jus" années 70, carrelages de terre cuite "à la provençale". "Une grosse maison bourgeoise" 

Quatre pièces de réception, fraîches, petites, se succèdent au rez-de-chaussée: boudoir, "salon de la chapelle" aux dorures 18e, "salon vert". Un peu plus officielle, la salle à manger et sa vaisselle de Sèvres, où se tinrent des réunions ministérielles, une rencontre Kohl-Mitterrand... Le tout doté d'une décoration très fleurie, marque de Bernadette Chirac qui affectionnait le Louis XVI et le Napoléon III. A l'étage, le bureau avec deux téléphones, les chambres. "C'est une grosse maison bourgeoise", résume M. Le Magoarou.

L'apparat n'est pas extraordinaire; c'est un lieu de villégiature et de pouvoir, un cadre exceptionnel où le président va travailler, mais où les choses se font de manière plus décontractée

Depuis chaque fenêtre, le panorama est sans pareil. Dans le fort même, pins, cactées, bougainvilliers, forment un grand jardin.

D'un président à l'autre

A Brégançon, seuls quelques signes trahissent la qualité du locataire: les bouées jaunes limitant à 100 m l'approche des lieux; le drapeau sur "la terrasse des présidents".

L'histoire raconte que de Gaulle s'était arrêté là en 1964, à l'occasion des cérémonies à Toulon du 20e anniversaire du Débarquement en Provence. Il y passa une nuit  épouvantable - les moustiques, un lit trop petit... Mais décida tout de même de lancer le chantier de transformation du fort, démilitarisé et classé Monument historique en 1919.
Il ne profita jamais de la réalisation, retenu à Paris en 1968, sur le départ en 1969. Les Pompidou y vinrent souvent, recevant les habitants sur la terrasse. Le mobilier contemporain qu'ils y installèrent, notamment un salon conçu par Pierre Paulin, a aujourd'hui disparu. De la période Giscard, reste une mosaïque offerte par Bourguiba. Alors que François Mitterrand n'est venu que deux fois, Nicolas Sarkozy deux saisons et François Hollande une;  ce sont les Chirac qui ont sans doute le plus marqué les lieux de leur présence très régulière. Outre la décoration, demeurent des témoignages et cadeaux des habitants de Bormes-les-Mimosas au couple: pastel d'une peintre locale; huile d'un autre.


Pour l'ouverture au public

François Hollande a choisi d'exposer des cadeaux officiels qui lui ont été faits: une mini-oasis en or offerte par l'Arabie Saoudite, un vase en verre soufflé remis par Joe Biden... Il avait décidé à l'automne de confier la gestion du Fort (200.000 euros de fonctionnement) dans le cadre de la réduction du train de vie de l'Elysée. Ses seules vacances
ici, en 2012, ne lui avaient par ailleurs pas laissé le meilleur des souvenirs: ces deux semaines lui avaient valu les critiques de la presse, et sa compagne Valérie Trierweiler n'avait guère apprécié l'attention des paparazzis.
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