Marseille : Six prévenus bulgares poursuivis pour "esclavage moderne"

Mardi 8 juillet, le procès d'un clan, tous membres d'une même famille , s'ouvre devant le tribunal correctionnel de Marseille. Six bulgares sont soupçonnés d'esclavage moderne pour avoir forcé à la mendicité et à la prostitution sept de leurs compatriotes

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Le clan Hristov est poursuivi pour traite d'êtres humains

Les six prévenus, tous membres d'une même famille de ferrailleurs dont le père, Yordan Hristov, est présenté comme le chef de "clan", sont poursuivis pour traite d'êtres humains. Ils auraient organisé ces activités de mendicité et de proxénétisme en 2012 et jusqu'en juillet 2013, date où ils ont été interpellés dans un camp rom du 11e arrondissement de Marseille, où ils résidaient. Leur arrestation fait suite à une dénonciation, en juin 2013, émanant de l'une des victimes, une prostituée.

Le témoignage accablant d'une prostituée fait "tomber le clan"

La prostituée a été recrutée en Bulgarie par le fils Thyristor, lui-même prostitué travesti sur le même boulevard de Marseille. Devant les enquêteurs, elle a détaillé comment elle
était forcée de travailler sept jours sur sept, de 20h à 5H00 du matin: contrainte de lui remettre tous ses gains, de 100 à 200 EUR par nuit . Selon son témoignage, elle était régulièrement frappée par le père et le fils, à coups de barre, à mains nues, mais aussi brûlée avec des cigarettes. Réfugiée chez un client "qui s'est épris d'elle" selon les enquêteur, la victime fait aussi état de maltraitances à l'encontre de mendiants, tenus sous le joug de la famille.

La prostituée n'était pas la seule victime du clan, six autres mendiants recrutés en Bulgarie étaient également exploités par les Hristov.

Agés de 43 à 69 ans, certains étant malades ou infirmes, ils mendiaient chaque jour et par tous les temps, de 7h30 à 19h, et "avaient droit pour toute pitance à un café le matin, à 2 sandwiches le midi et à des restes récupérés des poubelles de supermarchés le soir". Ils subissaient régulièrement fouilles et mises à nu humiliantes en rentrant au camp, pour vérifier qu'ils ne cachaient pas d'argent. Eux aussi régulièrement frappés, ils ont expliqué aux policiers ne pas avoir pu se soustraire au joug du clan Hristov, notamment "par peur de représailles".

11 670 euros en espèces sur le compte du chef de clan, Yordan Hristov

Les relevés de compte du père Hristov ont mis au jour le dépôt en espèces de 11.670 EUR entre mars 2012 et juin 2013. L'un des mendiants a raconté que Yordan Hristov possédait en Bulgarie une "très belle maison, avec des jets d'eau décoratifs, un verger. Elle est très bien meublée, ils ont du goût...". Lors de sa garde à vue, Yordan Hristov a, lui, affirmé que tous reversaient volontairement les gains dans "un pot-commun", formant ainsi "une grande famille", l'argent déposé sur son compte devant, "bien sûr", leur être reversé.

La pauvreté qui exploite la misère 

C'est la pauvreté qui exploite la misère, comme si c'était rassurant de trouver quelqu'un plus bas que soi, cela montre qu'on n'est pas au degré zéro


commente Yann Prévost, avocat des parties civiles et représentant de l'ONG marseillaise Organisation internationale contre l'esclavage moderne (OICEM).

Le défenseur des six prévenus, Julien Blot, objecte:

Cela peut paraître effrayant, mais ce sont des moins pauvres qui s'occupent des plus pauvres qu'eux. Tout de même, ils n'étaient pas à l'hôtel mangeant grassement pendant que les mendiants travaillaient pour eux. En Bulgarie aussi, ils vivent en communauté


Selon AFP


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