L'éditeur de Paris Normandie devrait aussi déposer une offre de reprise du groupe de presse Nice-Matin avant la date limite du 28 juillet fixée par les administrateurs judiciaires, devenant ainsi son 5ème repreneur potentiel.
La Société normande d'information et de communication, éditrice de Paris Normandie, du Havre Libre et du Havre Presse, avait indiqué la semaine dernière regarder sérieusement le dossier, mais soulignait avoir besoin de temps jusqu'à la rentrée pour monter un dossier.Les 2 administrateurs judiciaires du groupe, placé en redressement judiciaire fin mai, ont détaillé à Nice les 4 1ères offres déjà déposées, devant le comité d'entreprise. Ils ont indiqué au personnel qu'une 5ème proposition devrait s'y ajouter, celle de l'éditeur de Paris Normandie.
Selon les syndicats, le principal actionnaire de Libération, Bruno Ledoux, est déjà en lice, tout comme l'ex-propriétaire de La Tribune et de France-Soir, Georges Ghosn.
Le groupe de presse belge Rossel (Le Soir, La Voix du Nord, l'Union), qui avait déjà marqué son vif intérêt dans le passé, s'est associé cette fois au groupe de BTP monégasque Marzocco et à l'homme d'affaires franco-libanais Iskandar Safa.
Enfin, deux frères gestionnaires du groupe Azur Santé Retraite ont également déposé un dossier.
Aucune des 4 offres ne pourrait toutefois être retenue à ce stade par le tribunal de commerce de Nice, tant sur la forme que sur le contenu, ont indiqué les administrateurs judiciaires, selon des représentants syndicaux.
Ces derniers commentent donc prudemment les premiers éléments des projets de reprise, encore à des stades très préliminaires.
L'un des repreneurs proposerait ainsi de ne conserver que 30 personnes du groupe de près de 1.200 salariés, un chiffre irréaliste destiné seulement à déposer un premier dossier dans les temps, estime-t-on de même source.
Un autre parle de garder 350 emplois, mais d'externaliser de nombreux services comme la distribution et la fabrication.
Les 2 autres offres évoqueraient la suppression globale de quelque 300 emplois, soit un quart des effectifs.
Un plan social négocié avant le redressement judiciaire prévoyait 147 suppressions de postes et 2 millions d'économies, en évitant les licenciements.
Les administrateurs judiciaires n'indiquent pas à quelle date sera choisi un repreneur final, qui bénéficiera d'un apurement de la quasi intégralité du passif de l'entreprise évalué à 40 millions d'euros.
L'actionnaire actuel de Nice-Matin, Groupe Hersant Média (GHM), souhaite se désengager du groupe qui affiche des pertes depuis trois ans.
Le groupe publie les quotidiens Nice-Matin (90.000 exemplaires), Var-Matin (65.000 exemplaires) et Monaco-Matin. Le groupe détient aussi 50% du capital de la société Corse Presse, qui édite Corse-Matin.
Reportage : Véronique Varin, Ariane Masseglia, Caroline Fabre, Nathalie Brancato