146 étudiants ingénieurs dont 19 filles ont fait leur première rentrée à l'Ecole nationale supérieure des Arts et Métiers à Aix-en-Provence. Hier mardi, ils suivaient leur première visite dans les pas des " 2ème année " en uniforme. Pour marquer l'importance de cette entrée dans cette grande école.
Visite guidée
Nous avions rendez-vous en début d'après-midi sur la parking de l'école; Avec la responsable de communication Vanessa Payet, Lara Anglésio étudiante en deuxième année arrive d'un pas décidé, elle est sur son "31". Elle porte l'uniforme de l'école, avec allure, sa fébrilité presque indétectable. Lara Anglésio a monté le projet de cette première des nouveaux étudiants. 146 arrivés la vieille et qui pour le moment sont encore dans la Résidence sur le campus où ils ont leurs chambres. La visite de groupe dont l'itinéraire a été pensé et organisé par les étudiants.Dans le reportage : Julia Kessas, 1ére année, Dorian Manson 1ére année, Lara Anglesio 2éme année
Des garçons barbus le temps d'une année
Elles nous avaient prévenues. Vous allez croiser des "deuxième année " très très barbus, très chevelus" ! Nous n'avions pas vraiment saisis le pourquoi de ces précautions, Après tout, la barbe est très tendance depuis une année alors ici comme aimmeurs . Justement pas comme ailleurs. La barbe et les cheveux les étudiants se mettent à la laisser pousser en première année au bout du premier trimestre quand commence l'année civile nouvelle, et rasent ce poil rebelle au bout de l'année. Un rite de passage. Le poil pousse pour mieux le couper et, montrer que cette formation, ingénieur aux arts et métiers, gazdarts dans leur jargon, est un engagement en accord avec les valeurs de l'école. Une fraternité, une exigence de qualité, de morale. Les jeunes femmes nous racontent avec conviction tout en déplorant un peu que nous emportions l'image de ces garçons mal coiffés qui ne représente qu'un moment de leur vie. Il y a un avant et un après.
Histoire de cheveux, de poils. Une histoire partagée par toutes les cultures. Le poil long, coupé, rasé, décoré, le poil affiche, montre, signifie. Un statut, une position, un sexe.
Comme le raconte un livre du sociologue Christian Bromberger
Pourquoi s'intéresser à l'art d'accommoder ses cheveux et ses poils ? Comment un sujet si ténu en apparence peut-il amener à se poser de grandes questions ?
Se fondant sur ses propres enquêtes ethnographiques (en Iran, dans les pays méditerranéens, à Hokkaido, dans le service de cancérologie d'un hôpital...) et sur une documentation considérable qui n'ignore aucun continent ni aucune période de l'histoire, Christian Bromberger raconte ses diverses rencontres avec les cheveux et les poils.
Parce qu'elle se prête, sans grand risque, aux traitements les plus divers, du rasage au frisage, de la dissimulation à l'ornementation, la pilosité offre de singulières propriétés pour symboliser les différences entre les sexes, entre les statuts sociaux, entre populations voisines ou lointaines mais aussi entre soumis et insoumis, entre l'ordre du monastère et l'errance de l'ermite, entre le civilisé et le sauvage...
texte de présentation de Trichologiques : une antropologie des cheveux et des poils
