Le tribunal administratif de Toulon se penche ce jeudi sur le statut de détenu particulièrement surveillé d'Yvan Colonna, que l'assassin du préfet Erignac conteste depuis plusieurs années et dont la levée pourrait lui permettre d'être incarcéré en Corse.
"Il n'y a pas de DPS (détenu particulièrement surveillé) à la prison de Borgo, c'est donc un enjeu très important", explique l'avocat d'Yvan Colonna Pascal Garbarini.
"Comportement suspect"
Pour justifier ce statut, a ajouté l'avocat, l'administration pénitentiaire "fait état de la dangerosité d'Yvan Colonna, du fait qu'il aurait un comportement suspect"."Mais depuis qu'il est incarcéré, on n'a jamais entendu parler d'Yvan Colonna de manière défavorable", a-t-il ajouté.
Son maintien sous le statut de détenu particulièrement surveillé "est une mesure uniquement destinée à l'empêcher de faire évoluer sa situation sur le plan carcéral", a estimé Me Garbarini.
Condamné à la perpétuité pour l'assassinat en 1998 du préfet Claude Erignac, Yvan Colonna est de nouveau incarcéré à Arles depuis décembre 2013, après avoir été transféré un temps à Réau, en Seine-et-Marne - le ministère de la Justice avait justifié ce transfert en évoquant un projet d'évasion, une version contestée par sa défense.
Retour en Corse demandé
Lors de son retour à la prison d'Arles, Me Patrice Spinosi, un autre de ses défenseurs, avait rappelé qu'Yvan Colonna demandait "à être affecté dans un établissement pénitentiaire corse, près de sa femme et de ses enfants, pour attendre l'issue de la procédure qu'il a engagée devant la Cour européenne des droits de l'homme en vue d'obtenir un nouveau procès et voir enfin reconnue son innocence".Lors de l'audience de jeudi devant le tribunal administratif de Toulon, le commissaire du gouvernement doit lire son rapport et émettre un avis sur la demande d'Yvan Colonna, avant d'éventuelles observations de ses avocats et des représentants de l'administration pénitentiaire. La décision sera ensuite mise en délibéré.