La ministre de la Justice Christiane Taubira a estimé ce vendredi à Marseille que la mise en place de "programmes de désendoctrinement" était devenue indispensable en France pour lutter contre la radicalisation et le départ de candidats au jihad vers la Syrie ou l'Irak.
En visite à Marseille à l'occasion du 10e anniversaire des JIRS, des Juridictions interrégionales spécialisées qui ont eu lieu au tribunal de commerce de la cité phocéenne, la garde des Sceaux, Christiane Taubira s'est exprimé sur la nécessité de désendoctriner les jeunes qui partent faire le Jihad en Syrie et en Irak :
Le Royaume-Uni, dans la logique anglo-saxonne, a mis en place des programmes de désendoctrinement, de déradicalisation depuis plusieurs mois. C'est moins dans notre culture, mais c'est devenu indispensable parce qu'il faut faire en sorte que ces jeunes filles et ces jeunes gens échappent à cet endoctrinement, à ce lavage de cerveau et à cet entraînement vers des actions
Cette mesure s'inscrit dans la continuité du plan "antijihad, présenté en avril dernier.
Un peu plus tôt, lors d'un point de presse, le procureur de Paris François Molins avait revu à la hausse le nombre de candidats au Jihad qui avait été comptabilisés par les autorités, qu'il a évalué à près de 1.000", tout en soulignant que "ce sont des chiffres sur ce que l'on sait". "21% sont des convertis", a-t-il précisé.
Au printemps, les ministères de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de la Justice avaient présenté un plan antijihad, dont une des mesures phares a été la création d'une plateforme internet et la création d'un numéro vert permettant de signaler un proche qui présente "des risques de rupture" ou de radicalisation. L'Assemblée nationale a voté également mi-septembre un projet de loi de "lutte contre le terrorisme", qui crée notamment une interdiction de sortie du territoire pour freiner les départs croissants de jeunes Français candidats au jihad en Syrie.
Selon AFP