La Fédération internationale de l'automobile (FIA) a répondu, à Sotchi, aux questions posées par le grave accident de Jules Bianchi. Le président Todt a rappelé qu'il est de la responsabilité de la FIA qu'un accident comme celui de Bianchi dimanche dernier "ne puisse jamais se reproduire".
La Fédération internationale de l'automobile (FIA) a répondu, vendredi soir à Sotchi, aux questions posées par le grave accident de Jules Bianchi au Grand Prix du Japon, dimanche dernier, notamment sur la sortie de l'engin de levage percuté par la Marussia.
L'envoi du tracteur
Comme il l'avait déjà évoqué, en réponse à des critiques d'anciens champions dont Alain Prost, Charlie Whiting, le directeur de course de tous les GP de F1, a estimé que "l'envoi du tracteur, décidé par la direction de course", ne justifiait pas que la voiture de sécurité sorte à nouveau, "car il y avait les drapeaux jaunes" et la Sauber de Sutil (sortie de la piste au tour précédent) "était loin de la piste" proprement dite, soit au-delà de la zone de dégagement.Interrogé sur l'éventualité d'envoyer à nouveau un tracteur en bord de piste, lors des prochains GP, Whiting a assuré qu'il agirait dans ce cas "avec une prudence extrême", mais sans que cela déclenche forcément une neutralisation par la voiture de sécurité. Dans ce cas, la "procédure normale" reste celle des drapeaux jaunes (interdiction de doubler...) ou doubles drapeaux jaunes (... et obligation de ralentir), comme à Suzuka dimanche dernier.
Réduire la vitesse
Le débat est alors passé à la question de savoir si Bianchi avait assez ralenti avant le virage 7, suite à la sortie de piste d'Adrian Sutil. "Tous les pilotes n'ont pas ralenti autant", a dit Whiting, avant d'évoquer une solution précise à ce problème."Nous travaillons sur un système sophistiqué qui permettrait de réduire la vitesse des pilotes, à certains moments et sur certaines portions de circuit où s'applique le régime des drapeaux jaunes. Ce serait plus un contrôle de la vitesse qu'une limitation de vitesse",
a révélé Whiting, avec à ses côtés le président de la FIA, Jean Todt.
Drapeau vert
La question du drapeau vert dans ce virage numéro 7, qui avait aussi fait réagir Prost, a été évoquée, vidéos à l'appui. "Le tracteur était en train d'enlever la Sauber de Sutil. Il n'y avait donc plus de danger à partir du lieu de l'accident. Comme les pilotes doivent attendre d'avoir passé ce drapeau vert pour se remettre en mode course (après avoir ralenti à cause des drapeaux jaunes), il était normal que le vert soit remis à cet endroit-là, à ce moment-là", a expliqué Whiting.Le retour du drapeau vert était une décision du chef de poste de commissaires", alors que l'envoi de l'engin de levage sur la piste était "une décision de la direction de course", a aussi confirmé Whiting.
Jean Todt attend des propositions concrètes
"J'ai reçu le rapport ce matin et je vais le faire passer à la Commission de sécurité de la FIA, qui nommera ensuite un panel d'experts, présidé par Peter Wright, qui sera chargé de faire des propositions concrètes", avait annoncé Jean Todt en préambule à cette longue séance de questions-réponses, qui a finalement duré 75 minutes.La question des cockpits fermés, ou mieux protégés, fait aussi partie des sujets à l'étude, avec des problèmes de poids et de visibilité pour le pilote, a indiqué Whiting. Il doit rencontrer samedi matin à Sotchi les patrons d'écurie, pour parler avec eux de sécurité, après avoir déjà longuement discuté avec les pilotes cette semaine.
Evoquant "la tragédie de Suzuka" et "l'immense émotion" qu'elle suscite, parce que "la F1 est le pinacle du sport automobile", le président Todt a aussi rappelé que "cela reste un sport dangereux" et qu'il est de la responsabilité de la FIA qu'un accident comme celui de Bianchi dimanche dernier "ne puisse jamais se reproduire".