La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a annoncé ce lundi avoir accepté, à la demande du gouvernement français, le renvoi devant son instance suprême, la Grande chambre, de l'affaire dite du "fils secret" du prince Albert II de Monaco, révélée en 2005 par Paris Match.
Le 12 juin dernier, les juges européens avaient rendu un arrêt favorable à Paris Match, estimant qu'"il y avait un intérêt légitime du public à connaître l'existence de cet enfant et à pouvoir débattre de ses conséquences éventuelles sur la vie politique de la principauté de Monaco".
La décision de renvoi par la CEDH devant sa Grande Chambre fait suite "à la demande du gouvernement français" dans cette affaire, a indiqué lundi la Cour dans un communiqué sans autre détail.
En juin 2005, Paris Match avait été condamné par le tribunal de grande instance de Nanterre à verser 50.000 euros de préjudice moral à Albert Grimaldi.
L'objet du litige était la publication dans l'hebdomadaire, en mai de la même année, d'une interview de Nicole Coste, une hôtesse de l'air française d'origine togolaise, qui révélait que son fils Alexandre, alors âgé de 20 mois, avait pour père Albert de Monaco.
A la suite de ces révélations, le souverain monégasque avait publiquement reconnu l'enfant le 6 juillet 2005, ce qui n'avait pas empêché la confirmation en appel de la condamnation de l'hebdomadaire en novembre de cette même année.
En demandant le renvoi devant les 17 juges de la Grande chambre de la CEDH, la France conteste sa condamnation du 12 juin, par laquelle la Cour avait estimé que les tribunaux français n'auraient pas dû sanctionner Paris Match dans cette affaire.